RĂ©ponse du Ministère auprès du ministre de l’Economie, des finances et de la souverainetĂ© industrielle et numĂ©rique, chargĂ© de la Transition numĂ©rique et des tĂ©lĂ©communications : Dans le cadre de la commercialisation d’un rĂ©seau d’initiative publique (RIP), il appartient Ă l’opĂ©rateur d’infrastructure (OI), conformĂ©ment Ă l’article L. 34-8-3 du code des postes et des communications Ă©lectroniques de « faire droit aux demandes raisonnables d’accès […] et aux moyens qui y sont associĂ©s Ă©manant d’opĂ©rateurs, en vue de fournir des services de communications Ă©lectroniques Ă un utilisateur final ».
L’assujettissement Ă cette disposition figure notamment au nombre des obligations issues de l’article L. 1425-1 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales (CGCT) : il incombe donc au porteur de projet de RIP de respecter ou de faire respecter par son exploitant, les demandes d’accès Ă©manant d’opĂ©rateurs en terme d’accès au rĂ©seau.
L’AutoritĂ© de rĂ©gulation des communications Ă©lectroniques et des postes (Arcep) a complĂ©tĂ© ce cadre gĂ©nĂ©ral par la dĂ©cision 2010-1312, qui dĂ©taille les modalitĂ©s de mutualisation du rĂ©seau. En particulier, cette dĂ©cision impose Ă l’opĂ©rateur d’infrastructure de proposer une offre de cofinancement du rĂ©seau de fibre optique jusqu’Ă l’abonnĂ© (FttH) qui permette aux opĂ©rateurs commerciaux d’investir dans le rĂ©seau en Ă©change d’un droit d’usage pĂ©renne et amortissable.
Dans le cadre de deux règlements de diffĂ©rend (dĂ©cision 2018-0569-RDPI et 2020-1498-RDPI), l’Arcep a estimĂ© d’une part que « les droits d’accès d’une durĂ©e initiale de 20 ans ne permettaient pas de satisfaire les besoins de visibilitĂ© et de transparence sur la durĂ©e des droits d’usage, et qu’il s’agissait donc d’Ă©tendre la durĂ©e des droits d’accès Ă au moins 40 ans, dans des conditions transparentes et prĂ©visibles, permettant de disposer de la visibilitĂ© adĂ©quate au regard des investissements consentis et de la solidaritĂ© sur l’entretien du rĂ©seau », et d’autre part que « le statut particulier de cofinanceur du rĂ©seau FttH implique que celui-ci dispose d’une prĂ©visibilitĂ© et d’une transparence adĂ©quate, s’agissant notamment des dĂ©penses rĂ©currentes, ainsi que la visibilitĂ© nĂ©cessaire lui permettant d’apprĂ©cier le caractère raisonnable des Ă©volutions tarifaires envisagĂ©es ».
Ces principes sont repris dans la recommandation en date du 8 dĂ©cembre 2020, qui dispose qu’il est « raisonnable qu’un opĂ©rateur commercial puisse disposer de droits d’usage d’une durĂ©e d’au moins 40 ans dans le cadre de son cofinancement en zones moins denses ».
En vertu du cadre communautaire des aides d’État et du rĂ©gime d’aides autorisĂ© par la Commission EuropĂ©enne dans sa dĂ©cision SA.37183 « Plan France Très Haut DĂ©bit » du 7 novembre 2016, tout rĂ©seau d’initiative publique ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’aides d’État dans le cadre du Plan France Très Haut DĂ©bit doit garantir « aux opĂ©rateurs commerciaux des conditions Ă©conomiques d’accès similaires Ă celles qui prĂ©valent dans les zones d’initiative privĂ©e ».
Le respect du cadre rĂ©glementaire est un principe essentiel prĂ©vu dans le cahier des charges de l’appel Ă projet « France Très Haut DĂ©bit – RĂ©seaux d’initiative publique » et repris dans les conventions de financement qui dĂ©finissent les conditions du soutien de l’État.
En particulier, il est prĂ©vu que l’obligation d’Ă©tablir un catalogue de services compatible avec les recommandations ou dĂ©cisions de l’Arcep en matière de tarification de l’accès aux rĂ©seaux Ă très haut dĂ©bit en fibre optique. La plupart des collectivitĂ©s concernĂ©es ont d’ores et dĂ©jĂ modifiĂ© leurs contrats de façon Ă se conformer aux obligations rappelĂ©es ci-dessus.
Afin de prĂ©server l’Ă©quilibre Ă©conomique des dĂ©lĂ©gations de service public (DSP) tout en offrant des droits d’usage d’une durĂ©e suffisante aux opĂ©rateurs cofinanceurs, divers mĂ©canismes contractuels ont pu ĂŞtre mis en Ĺ“uvre par ces collectivitĂ©s, par exemple : l’introduction d’une clause de solidaritĂ© de l’opĂ©rateur cofinanceur (Ă hauteur de son taux de cofinancement) sur les Ă©ventuels rĂ©investissements nĂ©cessaires durant la vie du rĂ©seau, l’introduction d’une clause de revoyure Ă l’issue de la DSP, prĂ©voyant une nĂ©gociation sur l’Ă©volution de certains tarifs, en cas de dĂ©sĂ©quilibre Ă©conomique avĂ©rĂ©, pouvant aboutir sous conditions Ă une réévaluation unilatĂ©rale par la personne publique.
Les services de l’Agence nationale de la cohĂ©sion des territoires (ANCT), comme sur tout sujet concernant les rĂ©seaux d’initiative publique, peuvent ĂŞtre saisis et faire le lien, si cela s’avère pertinent, avec les services de l’Arcep.
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