Il connaĂ®t le système politique local de l’intĂ©rieur. Ancien collaborateur d’élus socialistes de la rĂ©gion capitale, Emeric ÂBrĂ©hier a Ă©tĂ© adjoint au maire de ÂChelles, en Seine-et-ÂMarne, puis ÂdĂ©putĂ© Ă partir de 2012. Un cursus honorum qu’il a interrompu en 2017. L’habituĂ© de la Rue de SolfĂ©rino a fait une croix sur ses mandats pour mieux revenir Ă ses premières amours : la science politique. Une matière que cet ex-thĂ©sard du constitutionnaliste ÂPierre Avril enseigne Ă l’institut d’études politiques de Bordeaux. ÂEmeric ÂBrĂ©hier dirige Ă©galement l’observatoire de la vie politique de la Fondation Jean-ÂJaurès. Il y analyse les derniers soubresauts de la carte Ă©lectorale. Il a aussi coĂ©crit avec le juriste ÂVincent ÂAubelle et l’ancien maire de ÂChelles Jean-Paul ÂPlanchou un essai pour « refonder la RĂ©publique dĂ©centralisĂ©e » (1). Un « manuel de survie dĂ©mocratique » après l’abstention monstre enregistrĂ©e lors des municipales hors norme de 2020.
Au menu de l’ex-Ă©lu de Seine-et-Marne et de ses acolytes : des fusions de communes dans des ensembles de plus de 5 000 habitants et la Âconstitution de grandes intercos Ă©pousant les contours des pĂ´les mĂ©tropolitains ou d’équilibre territorial et rural. En attendant cette hypothĂ©tique rĂ©forme, ÂEmeric ÂBrĂ©hier met en lumière les ÂconsĂ©quences, pour les collectivitĂ©s locales, du paysage politique issu de la prĂ©sidentielle et des lĂ©gislatives de 2020. Une architecture qui s’est traduite, dès le mois de juillet, par des amendements favorables aux conseils dĂ©partementaux, cet Ă©chelon obtenant des fonds nouveaux pour Âcompenser la hausse du RSA.
Dans quelle mesure l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale favorise-t-elle la cause des collectivités ?
Les Ă©lus locaux vont peser durant cette mandature car les macronistes ne forment plus un groupe uniforme et majoritaire comme durant la prĂ©cĂ©dente mandature. Ils doivent composer avec de nouvelles composantes dans leur propre camp, en Âparticulier le parti d’ÂEdouard ÂPhilippe, Horizons, qui, avec des anciens maires, tel ÂLaurent Marcangeli, Ă ÂAjaccio, s’affirme sur les questions locales. Pour obtenir ou neutraliser certains votes, il leur faut aussi faire avec Les ÂRĂ©publicains, un groupe Ă l’intĂ©rieur duquel des personnalitĂ©s, comme Annie ÂGenevardÂ, l’ancienne maire de ÂMorteau, attachent une grande importance aux collectivitĂ©s. L’ÂexĂ©cutif va, enfin, chercher Ă ne pas se mettre Ă dos la chambre des Ă©lus locaux, le SĂ©nat. Ce ne sera pas chose facile.
La fracture entre le pouvoir central et les Ă©lus locaux est forte depuis les premières mesures de restriction budgĂ©taire impulsĂ©es par ÂNicolas ÂSarkozy Ă la fin de son mandat et poursuivies par ÂFrançois ÂHollande. ÂEmmanuel ÂMacron, qui a
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