Pas question de laisser les collectivités supporter le fardeau. L’Etat doit compenser l’augmentation du RSA à la charge des départements et la hausse du point d’indice des fonctionnaires territoriaux. De La France insoumise au Rassemblement national, en passant par Les Républicains, cela a été le cri du cœur dans les débats houleux qui ont agité le Palais-Bourbon tout au long du mois de juillet. Les amis d’Edouard Philippe, au sein desquels les anciens maires se taillent la part du lion, n’ont pas voulu être en reste. Ils ont joint leurs suffrages aux voix des oppositions au chapitre du RSA. Bilan des courses : le gouvernement s’est retrouvé en minorité.
Chance historique
Pour ne pas perdre complètement la face, il a bricolé un compromis à la hâte. Grandes victorieuses de cette séquence, les collectivités ont préservé les subsides. Elles ont, pour la première fois depuis la fin du cumul des mandats en 2017, marqué des points à l’Assemblée. L’absence de majorité dans l’Hémicycle constitue, pour elles, une chance historique. Dans la course à l’échalote budgétaire, chaque groupe a tout intérêt à afficher sa proximité avec les collectivités : LFI pour étendre sa toile, le PS pour faire oublier les coupes des années Hollande, LR pour préserver ses fiefs locaux, le RN pour jouer les porte-drapeaux des « territoires oubliés de la République »…
Quid d’Emmanuel Macron ?
Les Marcheurs ont vite flairé le danger. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a dû en rabattre sur son ordolibéralisme inspiré par Bruxelles… Les collectivités ne pourront plus être une variable d’ajustement, ballottées au gré des contrats de Cahors et de la fin du « quoi qu’il en coûte »… Elisabeth Borne et son ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, l’ont compris et sont aux petits soins des associations d’élus locaux. Mais tel n’est toujours pas le cas au sommet de la pyramide. Décidé à imposer un plafond de hausse des dépenses de fonctionnement aux collectivités, le président de la République s’est bien gardé de passer par la case « Conférence nationale des territoires », comme il l’avait fait en 2017 en ouverture de son précédent mandat.
Thèmes abordés