RĂ©ponse du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : L’article 92 de la loi de finances pour 1979 prĂ©voit que les contributions des collectivitĂ©s territoriales aux frais de garderie et d’administration de leurs forĂŞts relevant du rĂ©gime forestier sont fixĂ©es Ă 12 % du montant des produits de ces forĂŞts.
Toutefois, dans les communes classĂ©es en zone de montagne, ce taux est fixĂ© Ă 10 %. Ces collectivitĂ©s acquittent en outre, au bĂ©nĂ©fice de l’office national des forĂŞts (ONF), une contribution annuelle de 2 euros (€) par hectare de terrains relevant du rĂ©gime forestier, prĂ©vue par l’article 48 de la loi de finances pour 2012.
Si cette contribution annuelle de 2 € par hectare est forfaitaire, les frais de garderie sont en revanche assis sur un chiffre d’affaires. Ainsi, en l’absence de coupes dans l’annĂ©e et donc de revenu, la commune concernĂ©e ne versera aucun frais de garderie Ă l’ONF.
Pour autant, le rĂ©gime forestier repose sur un principe de solidaritĂ© nationale ; il permet d’appliquer dans les mĂŞmes conditions un niveau Ă©levĂ© de gestion durable forestière dans l’ensemble du pays, dans les forĂŞts les plus productives comme dans les forĂŞts les moins productives. C’est cette solidaritĂ© nationale que traduit la contribution forfaitaire de 2 € par hectare.
Cette solidaritĂ© nationale ne pèse pas sur les seules communes forestières, bien au contraire. En effet, les frais de garderie et la contribution forfaitaire contribuent seulement Ă hauteur de 17 % au coĂ»t de l’application du rĂ©gime forestier dans les forĂŞts des collectivitĂ©s. La plus grande part de ce coĂ»t est en rĂ©alitĂ© assurĂ©e par l’État, au travers du « versement compensateur » versĂ© annuellement par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation Ă l’ONF. Ce versement, d’un montant de 140,4 M€ en projet de loi de finances pour 2022, comme son nom l’indique, vient compenser les 83 % des coĂ»ts d’application du rĂ©gime forestier dans les forĂŞts des collectivitĂ©s non couverts par les contributions de ces dernières.
Le travail rĂ©alisĂ© par les agents de l’ONF pour le compte des communes se fait tout au long de la vie du peuplement forestier, y compris pendant les pĂ©riodes oĂą aucune coupe n’est rĂ©alisĂ©e. La gestion forestière s’inscrit dans le temps long, raison pour laquelle l’application du rĂ©gime forestier dans l’ensemble du pays relève de l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral. S’agissant du cas particulier de la commune de LucĂ©ram, l’ONF inscrit chaque annĂ©e des coupes aux Ă©tats d’assiette.
Ceux-ci sont actuellement infĂ©rieurs Ă ce que prĂ©voit l’amĂ©nagement. Il ne s’agit aucunement d’interdire Ă la commune de mobiliser tout le bois qu’elle souhaiterait mais d’adapter les programmes de coupe Ă ce que la forĂŞt peut supporter. Il se trouve que l’essentiel des peuplements de la forĂŞt communale se trouve sur des stations relativement pauvres sur lesquelles l’accroissement biologique, très ralenti par les sĂ©cheresses des dernières annĂ©es, ne permet pas d’envisager des coupes frĂ©quentes.
Ceci a conduit le service Ă ne pas pouvoir appliquer le programme de coupes initialement prĂ©vu Ă l’amĂ©nagement qui mĂ©riterait une rĂ©vision anticipĂ©e pour rebâtir un programme de coupe rĂ©aliste comme l’a envisagĂ© l’agence territoriale Alpes-Maritimes Var de l’ONF.
Les communes forestières ne sont pas empĂŞchĂ©es d’utiliser leur propre bois. Si la commune de LucĂ©ram exprime le souhait d’alimenter sa chaudière communale avec du bois de sa forĂŞt, l’ONF Ă©tudiera cette possibilitĂ© au regard des coupes techniquement possibles.
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