On ne sait pas encore si le retour au pouvoir du régime taliban en Afghanistan provoquera un afflux massif de migrants en France. La polémique n’a cependant pas tardé, après l’intervention d’Emmanuel Macron, le 16 août, oscillant entre l’urgence absolue de protéger les personnes les plus en danger, notamment celles qui ont travaillé pour la France, et la nécessité pour l’Union européenne de « se protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent, et nourriraient les trafics de toute nature ».
Hébergement et intégration des réfugiés
Au-delà de la critique du positionnement présidentiel, de nombreux élus locaux, de gauche et écologistes surtout, se sont immédiatement déclarés prêts à accueillir des demandeurs d’asile afghans, notamment les maires de Tours, Strasbourg, Lille, Grenoble, Bordeaux et Laval, pour n’en citer que quelques-uns.
Si l’accueil et la prise en charge des demandeurs d’asile sont une compétence d’Etat, depuis 2015 et la crise syrienne, les collectivités ont largement pris leur part dans l’hébergement et l’intégration des réfugiés. « La Gazette » a régulièrement relaté les problèmes, mais également les expériences positives menées par certaines d’entre elles en faveur de l’accueil de long terme de ces populations.
Dès maintenant, travailler avec les villes
Comme le proposent l’Union nationale des centres communaux d’action sociale et l’Association nationale des villes et territoires accueillants, l’Etat doit dès maintenant travailler en partenariat avec les villes pour être en mesure d’accueillir dignement les exilés, en anticipant leur arrivée afin de ne pas les abriter à nouveau dans des gymnases ou divers bâtiments municipaux de secours. Il faut capitaliser sur les expériences passées, les structures déjà créées, et éviter ainsi un autre désastre migratoire, dans « la patrie des droits de l’homme ».
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