« C’est dramatique ce qui se passe par rapport à l’accès à la vaccination, c’est un vrai casse-tête », raconte Régine Roué, chargée de mission « numérique » au sein de la Ligue de l’enseignement, qui gère l’espace multimédia d’un centre social dans un quartier de la politique de la ville à Brest. Elle constate que « les créneaux de réservation en ligne ne sont pas accessibles pour les personnes éloignées du numérique ».
« Nous sommes plusieurs centres sociaux à devoir établir des listes de personnes, à nous connecter tôt le matin ou tard le soir pour trouver un créneau disponible, à faire la démarche à leur place puis à les rappeler pour les prévenir », détaille-t-elle.
Un système D qui ne s’est pas mis en place tout de suite, puisqu’« au départ, les gens ne pensaient pas qu’on pouvait les aider pour ça. Puis le bouche-à-oreille a joué, et on s’est mis à recevoir des demandes ». Régine Roué estime avoir déjà aidé une cinquantaine de personnes à s’inscrire pour se faire vacciner.
« Un problème de méthode »
Un partenariat a été signé entre l’Etat et Doctolib, Maiia et Keldoc pour organiser les prises de rendez-vous pour se faire vacciner contre le Covid-19, et, depuis le 18 janvier, la vaccination est prioritaire pour les personnes âgées de 75 ans et plus. Mais plus d’une sur deux n’a pas accès à internet à domicile, selon les derniers chiffres de l’Insee.
« Il y a donc d’emblée un problème de méthode de demander aux gens de prendre rendez-vous sur internet », regrette Loïc Gervais, formateur en inclusion numérique, qui a dénombré pas moins de « huit manipulations informatiques pour pouvoir s’inscrire en ligne. Or, plus vous ajoutez de manipulations, plus vous prenez le risque que certaines personnes n’aillent pas au bout ».
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Gazette des Communes, Club Santé Social
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