« A partir de 2 600 euros net seul, ou 3 500 net pour un couple sans enfant, on entre dans la catégorie des riches. Même si ces facteurs sont à nuancer en fonction de l’âge et du lieu de résidence », estime Louis Maurin, cofondateur et directeur de l’Observatoire des inégalités dans son livre « Encore plus ! Enquête sur ces privilégiés qui n’en ont jamais assez » (éd. Plon, février 2021). Fruit de trois décennies d’enquête et d’observation de la société française, cet ouvrage montre comment les revenus des classes aisées ont progressé, alors que ceux des classes moyennes et populaires ont stagné. « Plus de deux millions de personnes vivent en France avec moins de 700 euros par mois selon l’Insee », souligne-t-il. Parmi les explications, Louis Maurin cible « l’échec du système éducatif, le mal-emploi et l’insécurité sociale qui frappe les moins qualifiés ».
Selon lui, l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ; un « coming out inégalitaire pour une partie de la gauche », avec une politique fiscale à sens unique : quasi-suppression de l’impôt sur la fortune, suppression de la taxe d’habitation, baisse des impôts de production… Or, cette indifférence aux inégalités pourrait mener au pouvoir un parti autoritaire. « Le risque n’a jamais été aussi proche », conclut Louis Maurin.
Pourquoi faut-il s’intéresser aux 20 % de la classe aisée plutôt qu’au 1 % des super-riches ?
A viser une partie trop étroite des privilégiés, on se trompe de cible en termes de politiques publiques. Je ne conteste pas la nécessité d’un prélèvement sur les classes les plus privilégiées. Mais c’est tout à fait insuffisant. La gauche fait une erreur en se focalisant sur
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Gazette des Communes, Club Santé Social
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