«Les gens du voyage sont les invisibles des politiques publiques, et cela se confirme malheureusement aujourd’hui, avec la crise », regrette Laurent El Ghozi, président de la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat).
Les Journées nationales des gens du voyage, organisées en décembre par Idealco et l’AGV 35, ont permis de faire le point sur les difficultés des voyageurs. « C’est le rapport au voyage qui change. Le premier confinement a donné un coup d’arrêt à l’itinérance », observe Joseph Le Priellec, chargé de formation à la Fnasat. En effet, en mars, les gens du voyage se sont autoconfinés. Sur les recommandations de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, les stationnements illicites ont été tolérés. « Cette période a révélé la nécessité de mobiliser des solutions nouvelles, des équipements tombés en désuétude comme les haltes petits passages », estime-t-il.
Une plus grande vulnérabilité
Les grands rassemblements estivaux ayant été annulés, on a observé un phénomène nouveau : des déplacements de petits groupes familiaux composés de dix à vingt caravanes, pas forcément faciles à gérer. Les évacuations ont repris et ne se sont, hélas, pas arrêtées pendant le deuxième confinement. « Elles sont en cours, notamment à Rouen, où l’ensemble des aires est saturé, sauf celle qui touche à l’usine Lubrizol », alerte Désiré Vermeersch, président de l’association Action grand passage. Le mode de vie expose davantage les gens du voyage au risque sanitaire. « L’habitat en caravane, la promiscuité et les sanitaires collectifs sur les aires augmentent les risques de contamination », observe Chloé Jacquet, chargée du suivi du schéma départemental d’accueil des gens du voyage (SDAGV) du Bas-Rhin, actuellement fusionné au sein de la collectivité européenne d’Alsace.
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Gazette des Communes, Club Santé Social
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