La crise sanitaire révèle l’enjeu fondamental de l’accès au numérique. Un enjeu économique pour les Français, autoentrepreneurs ou salariés travaillant à leur domicile grâce au télétravail, et les employeurs, notamment ceux du secteur tertiaire, assurant ainsi la continuité de leur activité indispensable à la survie de leur entreprise. Un enjeu éducatif pour les élèves et les étudiants bénéficiant de cours à distance, adressés par leurs enseignants par la voie numérique, outil de lutte contre le décrochage scolaire. Un enjeu social pour les familles.
La visiocommunication s’est développée, comme à l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes Richard, à Conflans-Sainte-Honorine, pour lutter contre le sentiment de solitude de nos aînés et des personnes vulnérables. Les résidents ont pu voir leur famille par l’image alors que les visites étaient interdites en raison du confinement.
Fracture numérique
La crise a cependant confirmé la fracture numérique entre « connectés » et « déconnectés ». Les difficultés d’accès au numérique, j’y suis confronté chaque jour dans ma fonction de maire, avec les plaintes des administrés. Des dysfonctionnements de connexion internet apparaissent même à Conflans-Sainte-Honorine, ville urbaine de 35 800 habitants située dans les Yvelines, à 30 kilomètres du centre économique de La Défense et de Paris. Déploiement de la fibre optique retardé, dégradations quotidiennes des armoires de raccordement à la fibre optique (parfois ouvertes et débranchées par les propres prestataires des opérateurs), connexion ADSL défaillante… les remontées d’incidents sont nombreuses.
A Conflans-Sainte-Honorine, le déploiement de la fibre optique par SFR est très avancé, mais les dysfonctionnements persistent. Les prestataires des différents opérateurs interviennent au quotidien pour relier leurs clients à la fibre, mais en débranchant les clients des concurrents. Il en résulte des coupures de connexion, rendant impossible le travail à distance. Les maires ont une marge de manœuvre limitée. L’opérateur responsable du déploiement ou l’Arcep ne corrigent pas les anomalies dans la durée. Mes saisines successives de SFR en décembre 2019, puis de l’Arcep en janvier 2020, n’ont rien changé pour les Conflanais.
Le secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Cédric O, avait appelé à une révolution numérique. Je l’appelle à accélérer ce mouvement et demande : de forcer les opérateurs internet à accélérer le déploiement de la fibre optique dans les territoires, y compris par le biais de pénalités financières ; d’inviter fermement les opérateurs à sécuriser correctement leurs infrastructures sur le domaine public pour permettre à nos administrés de disposer d’une connexion internet stable et durable ; de doter les maires d’un interlocuteur unique et réactif en cas de dysfonctionnement pour garantir un service numérique efficace.
J’affirme ma détermination à réussir cette révolution numérique au bénéfice de mes administrés conflanais.
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