Le dĂ©cret Ă©levant le seuil de dispense de procĂ©dure pour la passation des marchĂ©s publics, tant attendu, est enfin publiĂ© au Journal officiel du 13 dĂ©cembre. Cela sera effectif dès le 1er janvier 2020. L’objectif est d’allĂ©ger les procĂ©dures auxquelles sont soumises les collectivitĂ©s et de faciliter l’accès des PME Ă la commande publique.
Cette mesure avait été annoncée dès le mois de juin dernier, mais pour un seuil à 35000 euros. Le gouvernement souhaitait répondre aux attentes de certains élus pour lesquels les procédures de passation des marchés publics étaient trop lourdes, notamment en milieu rural.
Respect des principes de la commande publique
C’est finalement un seuil Ă 40000 euros qui a Ă©tĂ© retenu dans le texte dĂ©finitif. Le code de la commande publique (CCP) est modifiĂ© en consĂ©quence en son article R. 2122-8.
Pour rappel, même sous ce seuil des marchés publics, une collectivité doit respecter trois règles :
- elle doit veiller à choisir une offre répondant de manière pertinente au besoin
- elle doit respecter le principe de bonne utilisation des deniers publics
- elle ne peut pas contracter systématiquement avec un même prestataire lorsqu’il existe une pluralité d’offres potentielles susceptibles de répondre au besoin.
Nouveau seuil de dématérialisation
Le seuil de dématérialisation des marchés publics, qui s’impose aux acheteurs depuis le 1er octobre 2018, suit la même courbe. Ce seuil passe de 25000 à 40000 euros HT. Les seuils ont donc été alignés, ce qui n’était pas forcément évident : la décision a été prise fin 2019 à Bercy.
La publication des donnĂ©es essentielles aussi est impactĂ©e. LĂ encore les seuils ont Ă©tĂ© alignĂ©s. L’acheteur public devra donc continuer Ă publier sur son profil acheteur les donnĂ©es essentielles des marchĂ©s de plus de 40000 euros HT.
Pour les marchĂ©s dont le montant est compris entre 25000 et 40000 euros, la procĂ©dure est allĂ©gĂ©e : « L’acheteur peut satisfaire Ă son obligation d’information en publiant au cours du premier trimestre de chaque annĂ©e, sur le support de son choix (son profil acheteur, le site Internet de sa collectivitĂ©…, ndlr), la liste de ces marchĂ©s conclus l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Cette liste mentionne l’objet, le montant hors taxes et la date de conclusion du marchĂ© ainsi que le nom de l’attributaire et son code postal s’il est Ă©tabli en France, ou le pays de son principal Ă©tablissement, s’il n’est pas Ă©tabli en France, » indique le dĂ©cret.
Hausse du montant des avances versées aux PME
Enfin, le texte du 12 dĂ©cembre comporte une dernière mesure en faveur des PME : il relève le montant des avances versĂ©es aux PME pour les marchĂ©s passĂ©s par les acheteurs dont les dĂ©penses de fonctionnement sont supĂ©rieures Ă 60 millions d’euros par an.
Par consĂ©quent, lorsque le titulaire du marchĂ© public ou son sous-traitant admis au paiement direct est une PME, le taux minimal de l’avance sera portĂ© Ă :
- 20 % pour les marchĂ©s publics passĂ©s par l’Etat ;
- 10 % pour les marchĂ©s publics passĂ©s par les Ă©tablissements publics administratifs de l’Etat, autres que les Ă©tablissements publics de santĂ©, dont les dĂ©penses de fonctionnement constatĂ©es dans le compte financier au titre de l’avant-dernier exercice clos sont supĂ©rieures Ă 60 millions d’euros ;
- 10 % pour les marchĂ©s publics passĂ©s par les collectivitĂ©s territoriales, leurs Ă©tablissements publics et leurs groupements, dont les dĂ©penses rĂ©elles de fonctionnement constatĂ©es dans le compte de gestion du budget principal au titre de l’avant-dernier exercice clos sont supĂ©rieures Ă 60 millions d’euros.
Le dĂ©cret entre en vigueur le 1er janvier 2020 et s’applique aux marchĂ©s publics pour lesquels une consultation est engagĂ©e ou un avis d’appel Ă la concurrence est envoyĂ© Ă la publication Ă compter de cette date.
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