Comme l’a remarquĂ© en sĂ©ance Philippe Richert, ministre chargĂ© des CollectivitĂ©s territoriales, il s’agissait, par ce texte, de « tirer les consĂ©quences des exigences formulĂ©es » par le Conseil constitutionnel.
Les Sages avaient en effet censuré la répartition des conseillers territoriaux initialement prévue dans la loi du 16 décembre 2010 pour 6 départements français :
- Meuse,
- Cantal,
- Aude,
- Haute-Garonne,
- Mayenne
- et Savoie.
Ils avaient fait remarquer que le tableau fixant le nombre d’Ă©lus par dĂ©partement aurait dĂ» prendre en compte, dans toute la France, le mĂŞme ratio entre Ă©lus et population avec une marge de tolĂ©rance n’excĂ©dant pas 20 %.
Le nombre d’Ă©lus pour la Guadeloupe, qui n’avait pas Ă©tĂ© censurĂ© par le Conseil constitutionnel, a Ă©galement Ă©tĂ© revu dans le nouveau projet de loi (Ă la hausse, de 43 Ă 45), afin « de tenir compte des particularitĂ©s de cette rĂ©gion monodĂ©partementale », a aussi expliquĂ© Dominique Perben (UMP, RhĂ´ne), rapporteur du projet.
Avorton d’Ă©lu – A la faveur de ce texte, les dĂ©putĂ©s de l’opposition – très peu nombreux, tout comme leurs collègues de la majoritĂ© – ont tentĂ©, en vain, de s’opposer Ă la crĂ©ation des conseillers territoriaux et Ă un texte dont ils souhaitent qu’il ne soit jamais appliquĂ©, ce qui serait le cas, ont-ils assurĂ©, en cas de victoire de la gauche lors de l’Ă©lection prĂ©sidentielle.
Pour Henri Nayrou (SRC, Ariège), avec ce projet de loi, le gouvernement demande de « voler au secours d’un avorton d’élu », mais le conseiller territorial « revient à la surface de l’eau pour s’envaser davantage ».
Le socialiste Alain Rousset (Gironde) a fait valoir que ce texte « n’apportera rien Ă la modernisation de notre pays », tandis que son collègue Bernard Roman (Nord) a remarquĂ© que le gouvernement Ă©tait « en train de rayer d’un trait de plume tout ce qui a Ă©tĂ© fait en matière de dĂ©centralisation depuis 1986 ».
CoĂ»t supplĂ©mentaire de 1,6 million d’euros – Les nombreuses critiques soulevĂ©es ce jour avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© entendues lors des dĂ©bats de cet automne : scrutin dĂ©favorable, baisse de la paritĂ©, tutelle d’une collectivitĂ© sur l’autre, craintes du dĂ©veloppement de professionnels de la politique – crĂ©ation « d’apparatchiks de la politique » mĂŞme selon Marie-Lou Marcel (SRC, Aveyron) -, absence d’économies, etc.
En Midi-Pyrénées, où le nombre de conseillers territoriaux sera de 251, le coût a été chiffré à 1,6 million d’euros supplémentaires par an pour la région.
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés








