Se définir collapsologue (néologisme issu du latin « collapsus », « s’écrouler », et du suffixe « logos », « discours ») et prédire un effondrement de la société industrielle n’est pas commun. C’est pourtant ce qu’a fait la journaliste spécialisée en environnement Agnès Sinaï, qui dit avoir eu « un déclic de conscience » en 2007 lorsqu’elle a réalisé « que l’humanité et les sociétés industrielles étaient un facteur de transformation accélérée de la terre ». Pour celle qui a initié dès 2010 un cours sur les politiques de décroissance à Sciences-po, il faut arrêter « de réfléchir en silo et essayer de penser l’interdépendance des phénomènes, afin d’avoir une vision d’ensemble ». En 2011, pour structurer le mouvement connu aujourd’hui sous le nom de collapsologie, elle fonde l’Institut Momentum, think tank qui s’intéresse aux issues de la société industrielle et aux transitions nécessaires pour amortir le choc social de la fin du pétrole.
Agnès Sinaï dérange certains scientifiques. Elle répond aux critiques : « Les membres sont bénévoles. Nous ne sommes pas un bureau d’études financé par les grandes entreprises et nous ne voulons pas l’être. » Elle a récemment réalisé, avec l’ex-député écologiste Yves Cochet et l’ingénieur Benoît Thévard, une étude sur le devenir de l’Ile-de-France en 2050, pour le think tank de la SNCF Forum vies mobiles. Ils ont imaginé à quoi ressemblerait la plus riche région de ...
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