« Il faut sortir de la logique égoïste du chacun pour soi et que toutes les communes de la région parisienne accueillent dans des conditions décentes les familles Roms qui, de toute façon resteront en France », déclare François Pupponi, député Maire de Sarcelles (Val d’Oise).
« Si chaque commune accepte une ou deux familles, le problème des bidonvilles disparaîtra facilement. Mais, j’attends toujours une réponse aux courriers que j’ai adressé à l’association des maires du val d’Oise », ajoute l’élu qui craint que seuls des maires confrontés à l’insoluble problème des bidonvilles ne participent, le 8 avril 2011 au colloque sur l’accueil des Roms organisé par la ville d’Aubervilliers.
Le campement rassemble depuis juin 2010, un millier de personnes. François Pupponi a été de contraint de prendre un arrêté de péril, tandis que le propriétaire et le préfet ont engagé une procédure d’expulsion. « Dès que le tribunal à décidé de l’expulsion, le site s’est vidé spontanément, mais les familles se sont installées dans les communes voisines jusqu’à la prochaine expulsion, si nous ne prenons pas les choses en main de manière concertée sur l’ensemble de la région parisienne », martèle l’élu.
Peu communicatives depuis les polémiques de l’été et de l’automne dernier autour des expulsions et des fichiers ethniques, les préfectures disent simplement appliquer les décisions de justice et appliquer rigoureusement les règles qui exigent que les éventuelles reconduites à la frontière soient étudiées au cas par cas dans le respect du principe de la liberté de circulation des citoyens européens.
Après Bobigny, fin mars, Ivry début avril
Joignant sa voix à celle de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Ivry (Val-de-Marne), dénonce l’hypocrisie des services de l’Etat qui, soit s’appuient sur des articles méconnus du code des collectivités, soit accélèrent les procédures ordinaires, brisant les efforts faits localement pour viabiliser les sites, scolariser les enfants et soutenir les adultes dans leurs recherches d’emplois et de logement.
« D’habitude, il faut de nombreux et longs mois pour qu’un propriétaire comme l’Assistance Publique porte plainte, et que la justice accorde l’aide juridictionnelle aux occupants », remarque Alexis Guinot Abarca, en charge des dossiers des familles installées sur un terrain vague de l’hôpital d’Ivry, depuis février 2011.
La municipalité ayant pris en charge ces victimes d’un incendie a multiplié, en partenariat avec les associations locales, les actions pour informer et rassurer les riverains. Elle a scolarisé les enfants tandis que le centre de santé municipal prend en charge le suivi sanitaire des 120 personnes.
Elle craint une expulsion qui l’obligerait à réinstaller les sinistrés sur un autres site. « Nous gérons depuis plusieurs années l’installation sur un terrain municipal de six familles qui attendent la fin des mesures transitoires pour pouvoir postuler à des logements sociaux », précise le territorial.
Réfugiés climatiques ou victimes de discriminations ethniques ?
Du côté du gouvernement, le sénateur UMP Pierre Hérisson, expert auprès du Conseil de l’Europe, mise sur les efforts des instances internationales pour que chaque Etat mette en œuvre des politiques d’insertions des Roms dans les pays d’origines.
« Le problème ne concerne pas que les Roms. Sur le site, nous avons aussi des familles qui ne sont pas Roms. Toutes ont quitté leurs villages de Roumanie après de dramatiques inondations », explique Alexis Guinot Abarca à Ivry. « La plupart sont Roms car, étant les plus pauvres, ils sont les premières victimes des sinistres climatiques, mais la question n’a rien à voir avec la question des minorités et touche des personnes de toutes origines », ajoute-t-il.
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