La maison du peuple qui recueille le trésor de Notre-Dame. Au cœur du drame du 15 avril, l’hôtel de ville de Paris a été un phare dans la nuit. Le symbole de la permanence du pouvoir municipal. Née, comme les cathédrales, au milieu du Moyen Age, la commune a d’abord servi d’instrument d’émancipation contre les féodalités, puis d’école de la démocratie. Un bain de jouvence dans lequel s’est plongé Emmanuel Macron à l’occasion du grand débat. Au milieu de la nuée d’écharpes tricolores des maires, il s’est posé en élu parmi les élus. Une cure de modestie qui n’était pas inutile…
Une opposition frontale
Le président de la République a parlé la même langue que les édiles. Mais pour reconstituer l’alliance entre l’Etat et les communes, il ne pourra se contenter d’échanges à brûle-pourpoint. Il devra tendre la main à la principale représentation des élus, l’Association des maires de France (AMF). Une organisation laissée sur le bas-côté depuis son sacre élyséen, d’abord au profit de France Urbaine et de l’Assemblée des communautés de France, puis, avec la crise des « gilets jaunes », de l’Association des maires ruraux de France. D’où, en retour, la réaction de l’AMF qui a constitué, aux côtés de l’Assemblée des départements de France et de Régions de France, Territoires unis.
Le chemin de la concorde
Malgré un rendez-vous sous l’égide de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, les relations restent fraîches avec l’exécutif. Durant ses grands oraux devant les maires, Emmanuel Macron n’a pas perdu une occasion de « se payer » le numéro deux de l’AMF, André Laignel, coupable, à ses yeux, de conservatisme sur la réforme des dotations. Des provocations inutiles. C’est tout au contraire en nouant un échange fructueux avec les corps constitués que le chef de l’Etat trouvera son cap en matière territoriale. Ainsi, Emmanuel Macron ranimera l’esprit de Notre-Dame, théâtre, sous Philippe le Bel en 1302, de la première réunion des états généraux.
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