[Régie des transports de Marseille (Bouches-du-Rhône) 1,89 million d’hab.] Depuis 2016, la Régie des transports métropolitains (RTM) de Marseille s’est lancée, de manière expérimentale, dans les « achats spot » de gasoil, en s’appuyant sur l’expérience des acheteurs privés. Le principe est simple : passer de marchés longs à un marché quasi quotidien pour suivre au plus près les évolutions du prix de la matière première. En principe, dans les achats spot, la livraison des biens échangés et leur paiement devraient être simultanés. Dans le cadre des marchés publics, le paiement se fait dans un délai de trente jours à compter de la réception de facture, transmissible après la livraison.
«Si les achats spots sont courants dans le secteur privé, ils restent marginaux dans le public. Ce marché est spécifique et nous impose de nous remettre en cause régulièrement », indique Karine Corbelli, responsable « achats, marchés, approvisionnement » de la RTM. Après un test sur quelques semaines, l’acheteur public a constaté des gains réels : « On a bien entendu fait la balance entre les gains et les coûts du personnel qui représentaient l’équivalent de deux heures de travail tous les trois jours. L’économie s’élevait à 350 000 euros par an. » L’expérience étant concluante, l’achat spot a été généralisé sous la forme d’un accord-cadre. Avec un parc de 650 bus, un besoin de 14 000 mètres cubes de gasoil et une dépense de 14 millions d’euros par an, la RTM négocie un jour sur deux l’acquisition de gasoil pour ses quatre dépôts.
Marge de manœuvre étroite
Le prix du gasoil évolue en fonction de la Bourse (40 %), des taxes (53 %) et de la logistique et des frais des fournisseurs (7 %). La négociation avec les opérateurs s’appuie donc sur ces 7 % du prix global, ce qui pour la RTM n’est pas négligeable. « La question de la volatilité des prix du marché est encadrée dans une logique de plafonds dans l’accord-cadre (prix taquets) », ajoute Karine Corbelli. Reste des limites évidentes liées à cette structure du prix. « Les acheteurs publics sont frappés par les évolutions du prix des certificats d’économies d’énergie [CEE], les fournisseurs répercutant sur leurs clients le coût des CEE », explique-t-elle.
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Gazette des Communes, Club Finances
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