Comment améliorer les services publics et les pratiques démocratiques ? Cette question était au centre des différentes conférences organisées dans le cadre du sommet des GovTech du 12 novembre à l’Hôtel de ville de Paris. « Le moment n’a jamais été aussi bien choisi pour rendre les services publics plus abordables et accessibles grâce aux nouvelles solutions technologiques » a déclaré Emmanuel Macron en ouverture du Sommet. Car l’ambition première de cette journée était de réinventer les services publics grâce à l’innovation technologique tout en relavant le défi de replacer les citoyens au centre de la décision publique. Une aubaine pour les acteurs des civic tech largement représentées tout au long de la journée, qui en ont profité pour signer une charte d’alliance intitulée « Initiative pour une démocratie durable ».
Redonner du pouvoir au citoyen
A la première conférence consacrée aux technologies au service de la démocratie, plusieurs acteurs européens des civic tech étaient unanimes pour dresser un constat d’échec des canaux traditionnels de la démocratie. Côté solutions, les participants ont également été à l’unisson sur l’opportunité qu’offrent les civic tech pour redonner du pouvoir aux citoyens et faire revivre ainsi la démocratie.
Lui-même fondateur et président d’une civic tech, Axel Dauchez, a rappelé son désir de « rebrancher la démocratie aux citoyens » grâce notamment à sa plateforme participative et citoyenne « Make.org ».
Côté élus, le défi est de ne pas passer à côté de ces nouveaux moyens démocratiques. Paula Forteza, députée LREM, a expliqué à la tribune que « les élus doivent prendre en compte cette nouvelle manière de gouverner car nos démocraties européennes ne se sont jamais senties aussi divisées ». Même analyse de la part d’Alberto Alemanno, professeur de droit à HEC Paris et spécialiste de la question citoyenne au sein des institutions européennes : « pour gagner le défi civique en Europe, il faut encourager une culture participative en orientant les citoyens vers les nombreux modes existants de participation souvent méconnus par ces derniers ».
Enfin, Chris Gourlay, fondateur et président de « Spacehive », plateforme de financement participatif au Royaume-Uni est quant à lui venu expliquer en quoi le « crowfunding » peut aider les collectivités publiques à renouer avec le citoyen et à financer des projets. En effet, cette plateforme est notamment utilisée depuis plusieurs années par la Ville de Londres afin de donner la possibilité à ses habitants de proposer leurs idées pour améliorer et réinventer leur ville tout en demandant à leurs congénères un financement.
Signature d’une charte
Le sommet des gov tech a aussi été l’occasion pour plusieurs Etats, pouvoirs locaux et entreprises de civic tech de signer une charte d’alliance intitulée « Initiative pour une démocratie durable ». A l’initiative de « Make.org », cette charte veut être un moyen pour permettre aux citoyens de collaborer au fonctionnement même de leurs institutions, au-delà du processus électoral. En contrepartie, les civic tech s’engagent à respecter des critères les rendant compatibles avec les exigences de la confiance citoyenne et de la souveraineté démocratique.
On peut y lire que les acteurs publics s’engagent à :
- maximiser l’implication des citoyens dans leur fonctionnement
- collaborer avec les civic tech pour impliquer les citoyens
- aider au développement de l’innovation démocratique
- lutter contre la fracture numérique
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