Fers de lance de la couverture numĂ©rique, au travers des rĂ©seaux d’initiative publique (RIP), les Ă©lus sont en colère. Pour crĂ©er ces rĂ©seaux qui desservent les zones les moins rentables du territoire, dĂ©laissĂ©es par les opĂ©rateurs, les collectivitĂ©s ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’aides de l’Etat. FixĂ©e Ă 3 milliards d’euros par le Plan France très haut-dĂ©bit (France THD), la subvention totale a Ă©tĂ© portĂ©e Ă 3,3 milliards dans le dernier Grand Plan d’investissement. Une fois les dossiers des collectivitĂ©s dĂ©posĂ©s et instruits par l’Agence du numĂ©rique, les aides ont Ă©tĂ© dĂ©finies par dĂ©partement, constituant une enveloppe dans laquelle elles piochaient au fur et Ă mesure de leurs besoins. Mais, en dĂ©cembre 2017, une fois les 3,3 milliards d’euros engagĂ©s, l’Etat a subrepticement fermĂ© le « guichet » : il est devenu impossible pour une collectivitĂ© de solliciter l’instruction d’un dossier pour obtenir un financement. En parallèle, l’Etat a créé, en janvier, les zones dites « Amel » (appel Ă manifestations d’engagements locaux), qui permettent aux collectivitĂ©s de faire appel aux opĂ©rateurs privĂ©s (qui financent) pour achever les RIP.
Faire une Amel… ou faire une Amel
Dans ces zones, il reste, selon l’Etat, un peu plus de quatre millions de prises Ă construire, lĂ oĂą l’Association des villes et collectivitĂ©s pour les communications Ă©lectroniques et l’audiovisuel (Avicca) et Infranum, qui rassemble les industriels de la fibre, calculent près de six millions. « Dans la mesure oĂą les Amel ne devraient concerner tout au plus qu’un million de prises, il restera par la suite plus de trois millions de prises Ă construire pour l’Etat, ou près de cinq millions de notre cĂ´tĂ© », prĂ©cise Ariel Turpin, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de l’Avicca. Mais comment desservir ces foyers sans financement ? CrĂ©er des zones Amel sĂ©duit peu les Ă©lus, qui n’acceptent pas de voir leur Ă©chapper le peu de rentabilitĂ© qui subsistait dans les RIP, d’autant qu’elles peuvent dĂ©sĂ©quilibrer l’Ă©conomie des projets lorsqu’ils arrivent Ă leur terme. En outre, ils se sentent contraints par le gouvernement d’accepter cette procĂ©dure. Ce que rĂ©sume bien Patrick Chaize, sĂ©nateur de l’Ain et prĂ©sident de l’Avicca : « Les collectivitĂ©s ont le choix entre faire une [zone] Amel ou faire une [zone] Amel »…
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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