Le gouvernement a clairement indiqué la couleur : il va privilégier la régénération des transports du quotidien, au détriment des investissements dans les grands projets d’infrastructures, qui vont marquer une pause. Cela a été martelé lors du lancement des Assises de la mobilité, le 19 septembre dernier, et c’est à nouveau souligné dans le PLF 2018.
Le canal Seine-Nord-Europe n’est plus une priorité, ce qui suscite l’ire des élus des Hauts-de-France. L’avenir de la LGV Bordeaux-Toulouse est incertain. La LGV Lyon-Turin devrait, elle, être menée à bien, a indiqué Emmanuel Macron lors d’un déplacement en Italie le 28 septembre.
En 2018, les dépenses de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) seront portées de 2,2 milliards d’euros en 2017 à 2,4 Mds€. Priorité aux transports du quotidien et à la rénovation de l’existant, donc, mais aussi au réseau routier national non concédé et au réseau fluvial, indique Bercy, « qui vont bénéficier d’un effort inédit » dans le budget 2018-2020.
« Les Assises de la mobilité vont permettre l’élaboration d’une loi d’orientation de mobilités qui sera présentée au Parlement au premier semestre 2018, et qui détaillera ces intentions », ajoute le ministère de l’Economie dans son dossier de presse.
200 millions d’euros en plus, ce n’est pas rien. Mais pour Bruno Gazeau, président de la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers des transports), ce n’est pas suffisant : « l’AFITF a besoin d’au moins 800 millions d’euros ». Sauf à supprimer certains grands projets d’infrastructures…
Et la baisse à 5,5 % de la TVA sur les transports publics, réclamée de longue date par la profession, n’est pas au programme.
Convergence de la fiscalité du gazole et de l’essence
Autre mesure visée par le PLF 2018 : la convergence des tarifs de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE) entre le gazole et l’essence. Elle devrait être atteinte à l’horizon 2021. La progression sera de 2,6 centimes d’euro par litre de gazole pendant 4 ans. La France, mauvais élève – elle est actuellement un des derniers pays de l’Union européenne pour la part occupée par la fiscalité écologique dans son PIB – va donc se rapprocher de la moyenne observée dans les autres Etats-membres.
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PLF 2018 : les premiers choix budgétaires du quinquennat
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