Lors de la Conférence nationale des territoires, Emmanuel Macron a bien avancé cette proposition de « décorrélation » du point d’indice. Mais, même avec un léger rectificatif linguistique, la mise en place d’une « gestion différenciée » des trois fonctions publiques est certainement plus simple à formuler qu’à mettre en œuvre !
Les syndicats, d’abord, sont vent debout : remettre en cause l’unicité du statut serait une première brèche, de taille, qui reviendrait à casser le travail collectif, à diviser les agents, annihilant des avancées essentielles comme la mobilité. Un spectre du démantèlement à mettre en parallèle avec la refonte du code du travail…
Une fonction publique à plusieurs vitesses ?
Les associations de cadres territoriaux se disent, pour le moins, perplexes, craignant l’avènement d’une fonction publique à plusieurs vitesses, et donc d’une territoriale déconsidérée. Comment serait fixée la valeur de ce « point d’indice territorial » : par une loi dédiée ou par une instance encore à déterminer ? Ou bien chaque employeur territorial en déciderait par lui-même ? Le risque d’inégalités et de concurrence entre collectivités est également pointé, la rémunération variant alors non seulement au regard du régime indemnitaire, mais aussi selon le point d’indice.
Chez les élus, on pressent le piège. « Ne plus faire peser de manière mécanique sur les collectivités des contraintes de gestion décidées par l’Etat » est une présentation à laquelle ils sont sensibles. Mais, « en même temps », le gouvernement exige une baisse drastique des dépenses de fonctionnement. Tout en annonçant une profonde réforme de la fiscalité locale. C’est donc leur demander de faire mieux avec beaucoup moins, et d’en assumer toute la responsabilité…
Dans cette affaire perce la difficulté à tout remettre en cause, au nom de l’innovation, mais en se limitant à une vision financière à échelle nationale.
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