11.000 tonnes de détritus à ramasser dans les plus brefs délais. Telle est la mission assignée par la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) aux éboueurs marseillais qui ont repris le travail, le 26 octobre, après quatorze jours de grève.
A l’appel du syndicat Force ouvrière, majoritaire, les agents du service de la propreté urbaine ont accepté de «suspendre» leur mouvement contre la réforme des retraites en raison du risque sanitaire induit par les montagnes de poubelles éventrées sur la voie publique. En décidant de «retourner aux bennes», le personnel en charge de la collecte dans douze des seize arrondissements de la cité phocéenne a également évité au préfet de région de mettre à exécution sa menace de réquisition. Des réquisitions souhaitées à la fois par le président (PS) de l’intercommunalité et par le maire (UMP) de Marseille, mais que les leaders syndicaux auraient considéré comme un «casus belli» si elles s’étaient appliquées aux éboueurs.
Selon Marseille Provence Métropole, les principales artères de la capitale méridionale devraient à présent retrouver un aspect plus présentable dans les prochains jours.
La communauté urbaine renforce son dispositif de collecte
MPM a d’ailleurs mis en place, le 26 octobre 2010 après-midi, un «plan d’urgence», mobilisant «tous les moyens humains et matériels pour permettre un retour à une situation normale le plus rapidement possible».
Parmi les principales dispositions mises en œuvre par l’EPCI :
- la présence de 3 ripeurs par benne (au lieu de 2 habituellement) l’augmentation des fréquences de collecte (jusqu’à trois rotations par jour contre un passage quotidien en tant normal);
- le déploiement sur le terrain de moyens exceptionnels (10 bennes à ordures supplémentaires en complément des 5 assurant le service traditionnel, maintien des caissons de chantier ;
- intervention de 2 tractopelles, location de bennes à grappin pour accélérer la collecte…).
Dans les cantines et les crèches, la tactique est de limiter la grève à quelques heures par jour
La fin du «conflit des poubelles» ne signifie pas pour autant un retour au calme dans les services municipaux et communautaires.
Dans les cantines scolaires, où un mouvement de grève s’est développé depuis le 23 septembre, les vacances de la Toussaint sont considérées comme une « simple pause » par l’intersyndicale (SDU-FSU, CGT, Unsa, CFDT, CFTC) qui envisage de nouveaux débrayages à la rentrée.
La tactique employée par les grévistes qui ne cessent le travail que quelques heures par jour (pendant le repas) semble d’ailleurs rendre assez difficile l’organisation par la ville d’un service minimum.
Il en va de même pour le service des crèches, où des débrayages sont décidés chaque matin.
Le 26 octobre 2010, la municipalité estimait que le mouvement n’affectait que 17 établissements sur 58, mais les arrêts de travail – programmés un jour par semaine ou deux heures quotidiennement selon les cas- perturbent l’accueil des enfants dans de nombreux quartiers.
Enfin, dans les bibliothèques et les stades, les débrayages connaissent des pics lors des journées nationales d’action, mais redeviennent plus sporadiques lorsqu’aucune manifestation n’est organisée sur le pavé marseillais.
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