L’édition 2016 du baromètre RH de l’emploi public territorial (HoRHizons 2016) réalisée par le CSA (pour le compte de l’AMF, le CNFPT, l’ADF, les régions de France et la FNCDG) (1) a été présentée mercredi 16 novembre aux rencontres de l’emploi de l’AMF et jeudi 17 novembre lors de la conférence nationale de l’emploi territorial. Il confirme les tendances observées par d’autres études publiées récemment : la baisse des dotations continue cette année de peser sur la politique RH des collectivités. Précisément, 74 % estiment qu’elle en est affectée.
Par conséquent, elles sont plus nombreuses à anticiper une baisse de leurs dépenses de personnels (13 % : 4 points de plus qu’en 2015) et à envisager le non-remplacement des départs prévus, essentiellement à la retraite (53 % contre 44 % l’année dernière).
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« Seuls 16% des employeurs font état de créations de postes »
Dans le détail, le baromètre souligne que la réduction des dépenses de personnel concerne surtout les communes de plus de 20 000 habitants. Et le fait que certaines collectivités se disent en capacité d’augmenter leurs dépenses « s’explique principalement par la réforme territoriale, les nouvelles mesures statutaires et indemnitaires mais également par l’augmentation du glissement vieillesse technicité », est-il analysé.
Le non-remplacement des départs est de son côté surtout envisagé par les communes de plus de 2 500 habitants, les départements et les régions. 21 % des employeurs publics locaux font savoir qu’ils ne veulent en remplacer aucun.
Pour autant, « le remplacement des départs constitue toujours la première raison de recrutement (51 %) », est-il observé et « seuls 16 % des répondants font état de créations de postes » vs 20 % en 2015. Les postes recherchés visent les services relatifs à l’ « enfance, éducation, jeunesse », les « fonctions support » (direction, affaires juridiques, ressources humaines, finances, informatique, communication), « techniques » et dans une moindre mesure par rapport à 2015 dans les services « aménagement et développement » (urbanisme, politique de la ville, transports, environnement, action économique, emploi, Europe et International…) ».
Et les partenaires de l’étude de faire remarquer que « les employeurs sollicitent souvent l’accompagnement de leur centre de gestion pour la mise en œuvre de leurs procédures de recrutement (52 % des collectivités de moins de 2 500 habitants) ».
Plus grande professionnalisation grâce à la GPEEC
Autre observation du baromètre : la mise en oeuvre d’une GPEEC est effective dans 13 % des collectivités et établissements dont 100 % des régions, 91 % des départements et 71 % des communes de plus de 20 000 habitants. Une démarche qui « apparaît moins accessible pour les petites et moyennes communes ». « Quand cette démarche est mise en place, les employeurs développent une large palette d’outils notamment les fiches de poste, l’évaluation des compétences et la construction d’un plan de formation, ce qui va dans le sens d’une plus grande professionnalisation des politiques RH. En revanche, certains outils semblent moins utilisés comme la cartographie des métiers. »
Concernant la formation, plus de 40 % des collectivités consacrent plus de 0,9 % de leur masse salariale à la formation de leurs agents, la moyenne étant de 1,8 %. « Le pourcentage de masse salariale affecté aux actions de formation n’est pas en corrélation avec la taille de la collectivité puisque les communes de moins de 3 500 habitants consacrent une part plus forte à ces actions que celles de plus de 20 000 habitants », décrypter le CSA.
Le protocole PPCR divise fortement
Par ailleurs, sans surprise, 52% des employeurs locaux considèrent que la réforme PPCR est coûteuse. C’est le cas de 82% des régions suivies des départements (78 %) et des communes de plus de 20 000 habitants (68 %). A noter que 24 % des répondants n’ont pas d’avis sur la pertinence du dispositif.
Michel Hiriart, président de la FNCDG, a de son côté pu observer qu’il s’agit là d’un « outil d’aide à la décision » bien que « 61 % des collectivités privilégient la mutualisation ».
Références
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Enquête du CSA réalisée entre le 7 juin et le 1er juillet 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 816 collectivités locales et établissements publics (8 régions, 22 départements, 620 communes, 19 communautés d’agglomération, 147 communautés de communes). Retour au texte