Le patron des régions de France a été entendu. Philippe Richert qui voulait, le 2 février dernier, « une co-gouvernance » et « une nouvelle façon de voir l’organisation politique dans notre pays » a obtenu de Matignon, le 30 mars, des avancées en matière d’orientation, de réforme de Pôle Emploi, d’insertion des jeunes et de financement de la croissance.
A l’occasion de cette signature entre le gouvernement et les présidents de région, le Premier ministre a ainsi déclaré que « les politiques publiques seront mises en œuvre par les acteurs qui agissent au bon niveau ». Un vœu auquel croit Philippe Richert :
C’est une grande avancée dans la relation État/régions et un pas vers une décentralisation accrue garante d’une meilleure efficacité des politiques publiques dans notre pays.
Accélérer le retour à l’emploi
« Les politiques de l’emploi de chaque territoire seront mieux coordonnées en lien étroit avec les partenaires sociaux et les branches professionnelles », a précisé Manuel Valls. L’État et les conseils régionaux ont en effet établi une feuille de route partagée qui fixe les objectifs communs et les engagements réciproques sur la mobilisation pour l’emploi et formation. Les régions organiseront l’affectation des financements qui leur seront délégués et conventionneront avec Pôle emploi la mise en œuvre des formations supplémentaires.
Si 3 000 euros sont ainsi débloqués par formation supplémentaire, c’est trop peu selon un conseiller régional : « Le gouvernement veut faire entrer dans les formations le maximum de demandeurs d’emploi avant le 31 décembre alors que nous, nous ne voulons pas faire de la formation pour la formation, mais, au contraire, accélérer le retour à l’emploi. »
Favoriser les échanges de données
Au chapitre apprentissage, l’association des régions de France (ARF) et le gouvernement ont mis en place un partenariat de confiance pour le développement équilibré des formations professionnelles dans les territoires. L’une comme l’autre devront favoriser l’innovation pédagogique et l’essor de campus métiers et qualifications.
Aussi, pour élargir le dispositif,le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et l’ARF ont-ils conclu une convention-cadre afin de favoriser les échanges de données et mettre en cohérence leurs systèmes d’information.
Intégrer une enveloppe régionalisée dans les investissements d’avenir
Dans le cadre du développement économique, le Premier ministre s’est enfin engagé à donner plus de pouvoir aux conseils régionaux en matière de coordination et d’animation des pôles de compétitivité. « L’État et les régions veilleront à ce que tous les leviers de soutien aux entreprises soient bien en phase avec les stratégies et les orientations régionales », a dit Manuel Valls.
Si Bpifrance, l’Agence France Entrepreneur et le commissariat général à l’Investissement sont mobilisés à cet effet, ce même conseiller régional nuance la position officielle : « Nous récupérons cette compétence, mais le gouvernement ne précise pas la question des ressources. Cette question a été enlevée du document final ».
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