Feu sur la réforme territoriale ! Dans son entretien de rentrée, publié le 18 août dans Corse Matin, Nicolas Sarkozy s’en prend aux nouvelles super-régions chères à François Hollande et Manuel Valls. « Je prends l’exemple de Rhône-Alpes-Auvergne. Il faut huit heures de route pour aller d’Aurillac à Val d’Isère et autant d’heures en train pour se rendre à Annecy. Du coup, les gens vont se tourner naturellement vers l’institution la plus proche géographiquement. Voilà comment on sauve les départements. Cette réforme est ratée car elle a été menée à l’encontre de tout bon sens, le projet de création de vice-présidences déléguées en est par exemple l’illustration », fulmine le président des Républicains.
L’occasion pour l’ex-chef de l’État de remettre en selle le conseiller territorial. Cet élu, destiné durant son règne à assumer les mandats départemental et régional, n’a jamais vu le jour. La loi l’instaurant en 2010 a en effet été abrogée en 2013. Un choix que déplore Nicolas Sarkozy. « Il fallait que les deux collectivités, région et département, fusionnent, d’où la création du conseiller territorial, à la fois conseiller régional et conseiller général », explique-t-il. Et l’ancien patron des Hauts-de-Seine de rappeler dans le même mouvement son attachement « au canton comme noyau dur de notre architecture institutionnelle locale pour protéger le territoire et garantir la proximité avec les citoyens ».
Zones d’ombre
Nicolas Sarkozy n’en dit pas plus sur les modalités de la fusion département-région. Contrairement à l’un de ses premiers discours lors de la campagne pour la présidence de l’UMP, le 25 septembre à Lambersart, il se garde aussi d’évoquer la piste d’un référendum. Nicolas Sarkozy ne fait pas non plus référence à son idée de reformatage de la carte des cantons et des régions, avancée dans un communiqué daté du 15 avril.
Mais c’en est déjà trop pour le groupe de gauche de l’Assemblée des départements de France (ADF) présidé par André Viola (PS). Selon ce cénacle, Nicolas Sarkozy semble « regretter que la création des grandes régions relégitime les départements et soit à l’origine de leur sauvetage », déplore l’instance. D’après le groupe de gauche de l’ADF, cette déclaration « va à l’encontre du discours porté par les candidats de la droite et du centre et indépendants lors des élections départementales puisque ces derniers n’ont cessé de défendre l’importance de l’institution départementale. »
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