Syndicalistes, responsables politiques de gauche et associatifs étaient réunis ce mardi 12 mai à l’Assemblée nationale pour présenter les journées organisées, par la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, les 13 et 14 juin à Guéret dans la Creuse. L’éventail des participants à cet évènement est loin d’être anodin. De la CGT à Solidaire en passant notamment par les frondeurs socialistes, le PCF, EELV, le Parti de Gauche, le NPA et une série d’associations, ils prendront tous part à la manifestation.
Une manifestation que ses initiateurs ont présentée, lors d’une conférence de presse, à l’Assemblée nationale ce mardi 12 mai 2015. Selon Michel Jallamion, coordinateur national et président du collectif, le rendez-vous de Guéret pourrait rassembler plus de 10 000 participants. « Notre objectif est de construire une réflexion sur le service public du XXIe siècle et d’impliquer les citoyens dans cette définition », explique le responsable. Les journées de juin devraient ainsi être suivies d’assises qui se tiendront entre janvier et juin 2016. Une manifestation à Paris pourrait de plus prolonger ces actions.
Cahier de doléances
Mais ces rencontres auront aussi pour but « d’envoyer un message au gouvernement », comme l’a expliqué Liêm Hoang-Ngoc, économiste et ancien député européen socialiste. Réforme territoriale, réduction de postes dans les hôpitaux, place de l’Etat dans les territoires… La liste des doléances, portée par les organisateurs de ces journées, est longue. « Un remaniement pourrait intervenir à la mi-juin. Il faut créer un rapport de force avec le mouvement social pour être entendu et rappeler pourquoi l’actuelle majorité a été élue », soutient Liêm Hoang-Ngoc.
Pour Pierre Laurent, sénateur de Paris et secrétaire national du PCF, « cette question se pose aussi au niveau européen. Guéret aura une résonance au-delà de nos frontières », assure le parlementaire. Et d’ajouter « nous devons passer à l’offensive pour construire un projet de développement ». Une position partagée par Olivier Besancenot, responsable du NPA, pour qui Guéret est « une étape pour élaborer un plan d’action ». De son côté Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération CGT des services publics, a insisté sur la nécessité de « faire monter le débat public sur la réforme territoriale ».
Le précédent de 2005
Le rassemblement pourrait en effet capter les protestations des élus locaux qui ne cessent de grandir notamment sur le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe). « Les maires ruraux de France et leur président Vanik Berberian participeront à ce rendez-vous », a ainsi indiqué Michel Jallamion.
Le mouvement de défense des services publics a débuté en mars 2005 avec une manifestation, organisée dans la même ville de Guéret. Il y a dix ans, l’actuel président de la République, François Hollande, alors premier secrétaire du PS, avait été froidement accueilli par près de 6000 participants, unis notamment contre le traité constitutionnel européen. Depuis, des collectifs locaux ont continué de grandir et une conférence-débat, en mai 2014, a décidé du lancement des journées qui se dérouleront mi-juin.