Désormais généralisé à la France entière, le fait intercommunal sera l’une des dimensions essentielles des futures élections locales des 23 et 30 mars 2014. Pour la première fois, via l’élection directe de dizaines de milliers de conseillers communautaires issus des communes de plus de 1 000 habitants, les candidats devront prendre des engagements pour leur territoire et non leur seule commune.
Un débat démocratique avec nos concitoyens va enfin pouvoir s’organiser à l’échelle du « bassin de vie ». La 24e convention nationale de l’intercommunalité, organisée par l’ADCF à Montpellier du 2 au 4 octobre, sera largement consacrée à cette question des engagements du prochain mandat.
L’interco, encore un objet flou – Comme le révèle le sondage que vient de réaliser l’Ifop pour l’ADCF, nombre de Français commencent à s’approprier l’intercommunalité et à en mesurer les enjeux. S’ils expriment des craintes d’inflation fiscale ou d’éloignement des élus, ils restent conscients de ses apports en matière de services rendus, de cohérence des choix publics ou de solidarité entre les communes.
Trois quarts des Français jugent l’intercommunalité positivement. Mais, dans le même temps, 93 % d’entre eux estiment utile d’organiser une vraie campagne d’information avant les élections.
Pour beaucoup, l’intercommunalité reste encore un objet flou. Les compétences des communautés, leur mode de décision, les élus en charge des principales responsabilités sont souvent mal connus et encore peu lisibles. Un considérable effort pédagogique devra être accompli en direction du grand public d’ici le mois de mars, tant au niveau local que national.
Une réforme à montrer au grand jour – Certains dénoncent l’insuffisante clarté qu’apportera le scrutin municipal fléché. Mais il est déjà un progrès considérable qui imposera de parler d’intercommunalité dans la campagne et de mieux en faire comprendre les enjeux et les principes de fonctionnement. Le supposé déficit d’intérêt de nos concitoyens pour notre organisation territoriale est totalement démenti par les résultats du sondage de l’Ifop. L’heure est venue de faire de la « révolution silencieuse de l’intercommunalité » une grande réforme qui parle aux Français et dont ils soient fiers. Notre pays est souvent présenté comme inapte aux réformes par les esprits chagrins, il est temps de montrer au grand jour celles qui réussissent.