Par un jugement en date du 12 juillet 2013, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a rejeté le déféré du préfet de l’Aube tendant à l’annulation d’une délibération de la commune d’Essoyes, dans l’Aube, relative à l’acquisition de la maison de la famille Renoir.
Le conseil municipal, lors de sa séance du 12 décembre 2011, avait décidé d’acquérir cette propriété située sur son territoire pour la somme de 600 000 euros, soit un montant 2,6 fois supérieur à l’estimation qui en avait été faite par le service des domaines.
Pas « d’erreur d’appréciation » – Avant de rendre son jugement, le tribunal s’est rendu sur les lieux afin de comparer le prix d’achat de cette maison de famille avec celui de l’atelier du peintre, acquis en avril 2010 par la commune au prix de 160 000 euros. Le juge a notamment comparé la surface des deux propriétés, en incluant dans son évaluation le montant des travaux que la commune avait dû effectuer pour restaurer l’atelier.
Relevant que la bâtisse était bien plus grande et en bien meilleur état, le tribunal a considéré que « la commune n’a pas entaché sa décision d’erreur d’appréciation du prix d’acquisition de la maison familiale des Renoir ». Le préfet a décidé de ne pas faire appel.
« Lieu de mémoire » – Essoyes souhaite faire de cette maison familiale un « lieu de mémoire » du peintre impressionniste Pierre-Auguste Renoir, et donc un atout touristique supplémentaire dans un bourg rural qui capitalise déjà sur la mémoire de l’artiste.
Pour pouvoir acheter et remettre en état la bâtisse, la municipalité a vendu environ 3 hectares de vignes et lancé une souscription publique.
Acquise par Pierre-Auguste en 1896, la demeure appartenait dernièrement à son arrière-petite-fille. Le corps du peintre, ainsi que celui de son épouse et modèle, native de la commune, reposent dans le cimetière du village.
Domaines juridiques