« Il est grand temps de reconstruire une puissance publique, a lancé Pierre Cohen », maire (PS) de Toulouse et président de la communauté urbaine Toulouse Métropole, lors de son intervention devant les sénateurs. « Cette loi a du sens et doit être rapidement votée. Aujourd’hui, l’Etat a des limites et peut difficilement relever tous les défis. »
Parmi les défis identifiés par l’élu : l’emploi et l’économie de la connaissance, la transition énergétique et les discriminations pour lesquelles « il faut une politique plus volontariste », a-t-il soutenu en précisant que la notion de métropoles lui tient à cœur, et que celles-ci peuvent être les interlocutrices appropriées pour les défis à relever.
Métropoles en nombre limité – « Je crois que le terme de métropole est juste, a souligné pour sa part Michaël Delafosse, adjoint au maire de Montpellier, chargé de l’urbanisme et à l’aménagement durable. Il est important de donner ce cadre pour les populations. Cela donne au fait urbain une lisibilité et cela consacre une relation de partenariat. »
D’après lui, les problématiques de tensions de fragmentation des territoires, d’accès au logement ou encore de transition énergétique se posent à ce niveau-là. « La gestion publique est améliorée avec les métropoles, mais il ne faut pas que cela active des populismes », met-il en garde.
Il suggère donc d’instaurer un espace dédié permettant, à cet échelon, un échange avec les maires qui demeurent le repère de la population au niveau local.
Pour Jean-Pierre Moure, président de la communauté d’agglomération de Montpellier, « la réalité du fait urbain, incarnée par les métropoles, porte une stratégie de l’Etat ». « Ce qui nous satisfait est le champ économique affirmé autour des notions de métropoles », a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : « Ce champ économique est une notion forte pour nous car avec nos pôles d’excellence et nos pôles de compétitivité, nous portons une économie qui se développe pour demain ».
Gilles Retière, président (PS) de Nantes Métropole, a quant à lui revendiqué un statut de métropole, « car dans notre région, nous jouons un rôle majeur ». « Nous sommes des acteurs aux côtés de la région, et nous sommes également partenaires, a-t-il indiqué. Ce statut doit nous permettre d’avoir un contrat clair avec les régions. »
Pas les variables d’ajustement – Le sénateur socialiste du Nord et rapporteur au fond du projet de loi, René Vandierendonck, a enfin précisé que « pour le Sénat, le nombre de métropoles doit être limité et c’est pourquoi nous mènerons des débats sur les critères. »
Il a par ailleurs ajouté qu’il est déterminant d’instaurer une reconnaissance du rôle moteur de la métropole et de ce qu’elle apporte au territoire. Ce serait une grave erreur « si nous commencions à introduire le fait que les compétences des départements et des régions sont les variables d’ajustement de la métropole ».
Références