Trois des cinq pompiers qui étaient poursuivis devant le tribunal correctionnel de Paris pour des violences contre des CRS survenues lors d’une manifestation en novembre 2006 ont été condamnés le 12 février à des peines de deux à dix mois de prison avec sursis.
Le 21 novembre 2006, en fin d’après-midi, des heurts violents avaient opposé, aux abords de la place de la Bastille, sur une passerelle surplombant le bassin de l’arsenal (4ème arrondissement de Paris), les CRS et les pompiers venus manifester en faveur d’une prime et pour une meilleure retraite.
Une trentaine de CRS avaient été victimes de différents jets de projectiles (barres de fer, boulons, bouteilles de verre, etc.) pendant plusieurs minutes et s’étaient confrontés à des pompiers pour la plupart vêtus de leur uniforme et casqués.
Deux des cinq pompiers qui avait été interpellés ce jour-là ont été condamnés à dix mois d’emprisonnement avec sursis par la 23ème chambre du tribunal correctionnel, présidée par Jean-Paul Albert.
Un troisième, reconnu coupable du seul fait de rébellion alors qu’il était poursuivi pour « violence volontaire à l’encontre de fonctionnaires de police avec usage ou menace d’une arme par destination », a été condamné à deux mois d’emprisonnement avec sursis tandis que les deux autres ont été relaxés.
L’un des avocats des pompiers, Maître François Tuffet, s’est étonné de cette décision et a affirmé : « On verra ce que les pompiers décident de faire au niveau de l’appel, ils ne veulent pas prendre leur décision à chaud ».
Pour le sergent Dominique Gayraud, membre du collectif national CGT des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), ce jugement est « une décision politique car lorsqu’on a assisté au procès, on a bien vu qu’aucun témoignage ni aucun fait précis n’apportait de preuve ».
« Il y a eu sur cette manifestation des actes délictuels que nous avons condamnés mais les cinq pompiers qui se sont retrouvés dans le box ont servi de boucs émissaires », a-t-il ajouté, à l’issue du délibéré.
Lors du procès, aucun des CRS présents n’avait précisément désigné l’un des prévenus comme étant l’auteur de violences.
La procureur de la République, Rose-Marie Hunault, avait requis des peines allant de 10 mois de prison dont sept avec sursis à 10 mois dont six avec sursis à l’encontre de cinq pompiers interpellés.
Justice, jurisprudence
Trois pompiers écopent de prison avec sursis pour violences contre des CRS
Publié le 12/02/2007 • dans : France
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