1,2 million d’euros divisé par 400.000 = 3 euros par habitant de l’agglomération rennaise. Mathématiquement exact, le calcul de l’adjoint au maire de Rennes délégué à la communication Yves Préault est-il politiquement correct ? Il fait, en tout cas, bondir l’opposition rennaise et alimente les conversations en ville.
En cause : le budget de l’opération Viva-Cités (1,2 million, donc) que s’apprête à organiser Rennes Métropole du 29 septembre au 7 octobre. Au programme : débats et rencontres entre citoyens et élus, agrémentés de moments festifs et d’expositions sur les projets de territoire. « Il existe une tradition de réflexion prospective très ancienne à Rennes, et Viva-Cités s’inscrit dans ce mouvement », souligne le maire (PS) et président de Rennes métropole Daniel Delaveau, qui veut y voir un « rendez-vous citoyen et démocratique ».
Elections en toile de fond – L’opposition municipale et communautaire, dénonce, de son côté, une opération de communication à des fins préélectorales, à 14 mois des prochaines échéances municipales. Son leader Bruno Chavanat (Union pour Rennes Capitale) fustige « l’accumulation des dérapages, du gâchis, de l’opacité et des dérives » qui caractérise selon lui la préparation de l’événement. Il pointe du doigt les conditions de réalisation des appels d’offres, et note que la propre fille du directeur de la communication de Rennes Métropole a été retenue parmi les 4 scénographes de l’événement. Même si le professionnalisme de cette dernière n’est évidemment pas en cause, cette coïncidence nourrit la suspicion.
Crise et communication – Autre question, plus légitime: la conjoncture autorise-t-elle encore ce type de manifestations payées par le contribuable ? Alors que la crise économique frappe durement la capitale bretonne, touchée par les licenciements massifs chez PSA Peugeot Citroën, notamment, l’ampleur de la dépense publique locale pour neuf jours de débats en choque plus d’un. Les élus, eux, balaient la critique. « La crise est justement une raison supplémentaire d’organiser ces temps forts qui doivent montrer les atouts de notre territoire et nous donner des raisons d’espérer malgré la dureté des temps », déclare Daniel Delaveau, qui souhaite puiser dans les idées émises durant Viva-Cités pour nourrir le prochain projet communautaire en cours d’élaboration.
La qualité des débats et la fréquentation du public seront-elles au rendez-vous ? Les organisateurs tablent officiellement sur 30.000 visiteurs. Soit 7,5% de la population de l’agglomération. Seulement. Le débat participatif a aussi ses limites.
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