Le président du conseil général du Gard, Damien Alary, a signé mardi 5 juin 2012 avec le gérant de la société nîmoise BGD un premier contrat au titre du dispositif « Un jeune, un parcours, un emploi ».
L’entreprise, éditrice de logiciels (5 salariés), a reçu une prime de 8 000 euros du conseil général en contrepartie de l’embauche d’un jeune de 23 ans titulaire d’un BTS informatique.
Compenser la formation – « Nous cherchions initialement un analyste-programmeur expérimenté, explique Jacques Béa, directeur de BGD. Faute d’obtenir rapidement une réponse et ayant eu connaissance du dispositif mis en place par le conseil général, nous avons modifié notre demande à Pôle emploi et éliminé le critère d’expérience. Nous avons estimé que l’aide apportée compenserait le temps que nous consacrerions à la formation de ce jeune. Et pensé qu’il s’intégrerait d’autant mieux à l’entreprise qu’il aurait été directement formé à nos procédés. »
Le conseil général du Gard espère, grâce à ce dispositif, favoriser l’emploi des jeunes et limiter les entrées dans le Revenu de solidarité active (RSA). « A 25 ans, un jeune sans emploi peut bénéficier du RSA, analyse Christophe Galle, DGAS en charge de l’économie. Il entre alors dans un processus social dont il est parfois difficile de sortir. Dès lors, pourquoi ne pas aider des entreprises à embaucher des jeunes avant que cela ne nous coûte beaucoup plus cher ? »
L’aide est attribuée pour l’embauche en CDI d’un jeune de 23 ou 24 ans. Elle est réservée aux entreprises de moins de 50 salariés et à celles de plus de 50 salariés inscrites dans des filières innovantes de développement durable (éco-industries, industrie du bois, industrie agroalimentaire…).
Son montant est égal à 6 mois de salaire net (soit 6 500 euros pour un Smic), plafonné à 8 000 euros.
L’aide peut aussi être attribuée en contrepartie d’un CDD de 6 mois « quand le recrutement constitue un véritable risque pour l’entreprise ». Son montant est alors divisé par deux.
Versement à l’issue de la période d’essai – La prime départementale est versée à l’issue de la période d’essai, sans conditions particulières. « Nous prenons nos risques, admet Christophe Galle. Mais nous nous assurons auparavant que l’entreprise est en mesure de financer le poste concerné. Et nous mettrons en place une évaluation. »
Le conseil général a inscrit dans son budget 2012 une ligne de 400 000 euros pour financer cette action. A raison de 7 000 euros en moyenne par prime, cette enveloppe devrait permettre de soutenir une soixantaine de recrutements.
La collectivité n’exclut pas toutefois de compléter la dotation. « Nous estimons que ce dispositif peut générer des économies à moyen ou long terme en matière de RSA ou même d’aide sociale, commente Christophe Galle. Il serait donc cohérent de l’amplifier. »
Contrôle en question – L’initiative est considérée avec circonspection par la CGT. « Si la mesure permet à des jeunes de mettre le pied à l’étrier, elle n’est pas à rejeter a priori, commente Freddy Bauducco, secrétaire départemental. Surtout si elle vise en priorité les petites entreprises. Mais la question est de savoir comment sera contrôlé le dispositif. Car il s’agit, une fois encore, d’argent public attribué à des entreprises privées. »
Le conseil général s’appuie sur le réseau des missions locales jeunes pour identifier les candidatures. Il compte également sur les chambres consulaires et les organisations patronales pour relayer l’information auprès des entreprises.
A ce jour, une quinzaine d’entreprises gardoises ont manifesté leur intérêt pour ce dispositif.
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