Les collectivités locales assurent 70 % de l’investissement public. Un chiffre archiconnu mais qu’il n’est jamais inutile de rappeler. La baisse des dotations de l’Etat, à laquelle s’ajoutent les inconnues de la réforme territoriale, entraîne déjà une forte chute de l’investissement public local. Nette en 2014, en atteignant le record de – 7,4 % selon La Banque postale, elle se poursuivra encore en 2015.
Depuis des mois, tous les acteurs tirent la sonnette d’alarme et réclament a minima un étalement de la baisse des dotations. Sans obtenir gain de cause, au nom du sacro-saint principe de réduction des dépenses publiques qui engage la France auprès de l’Union européenne. Les collectivités doivent évidemment y participer, mais sans dépasser certaines bornes.
Croissance – Les alertes lancées par les associations d’élus, le Comité des finances locales et tous les acteurs du BTP ont fait long feu. Le dispositif voté par les députés sur l’investissement local (423 millions d’euros), qui reprend en grande partie une dotation existante, ne changera pas grand-chose.
Incompréhensible, le niet du gouvernement prend également un tour pervers, sachant que la baisse de l’investissement rend encore plus difficile la relance de la croissance et aboutit donc à creuser encore plus les déficits publics ! Incompréhensible aussi lorsqu’on se souvient du discours de politique générale de Manuel Valls, le 16 septembre, érigeant l’investissement en « clé de la reprise », insistant sur le rôle particulier joué par les collectivités.
Rappelons qu’une réduction de 10 % de l’investissement public local – proportion attendue pour 2015 – équivaut à 0,2 % de croissance en moins. Chacun y va de ses prévisions alarmistes. Par exemple, les métropoles et les communautés urbaines chiffrent à 25 % la baisse de leurs investissements dans les six prochaines années.
Dénigrement – Au moment où la critique sur la dépense publique, et en particulier sur la gestion locale, devient un sport national très prisé, il faut souligner que le maintien d’un peu de croissance est dû justement à cette même dépense publique. Comme quoi !
Inquiets de la conjoncture et exaspérés des campagnes de dénigrement à leur encontre, les élus demandent que soit mis fin aux discours de plus en plus populistes qui fustigent à mauvais escient la gestion locale. Réunis cette semaine en congrès, les maires ne devraient pas se priver de passer le message au gouvernement et particulièrement à son chef, Manuel Valls.
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