Le 24 août 2021 était signée la loi contre le séparatisme. Avec ce texte, intitulé « loi confortant le respect des principes de la République » (CRPR), Emmanuel Macron entendait susciter « un réveil républicain », conformément à sa stratégie de lutte contre le « séparatisme islamiste », présentée lors de son discours aux Mureaux, dans les Yvelines, le 2 octobre 2020.
Près de trois ans après, le sursaut républicain n’est pas au rendez-vous. Dans un rapport du 6 mars sur l’application de la loi, le Sénat dresse un constat pour le moins sévère. « Le bilan est encore loin d’être concluant », déplorent les sénatrices Jacqueline Eustache-Brinio (LR) et Dominique Vérien (UDI).
A l’époque rapporteures du projet de loi, elles n’hésitent pas, aujourd’hui, à titrer : « Tout reste à faire. » Référents laïcité, contrat d’engagement républicain (CER), déféré « laïcité »… Les nouveaux outils au service de la lutte contre les séparatismes sont à la peine. Ni l’Etat ni – et encore moins – les collectivités ne s’en sont vraiment emparés.
Les collectivités sous-dotées en référents
Figures de proue de ce combat pour les valeurs de la République, les référents laïcité sont encore très peu nombreux au sein des collectivités. Si l’ensemble des 17 000 référents ministériels ont été nommés, dont 14 000 au ministère de l’Education nationale, « l’appropriation de cette obligation par les collectivités territoriales semble toutefois plus laborieuse », relève le Sénat.
Alors qu’il s’agit d’une obligation légale, en Isère, par exemple, seules trois communes sur 512 ...
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