DĂ©sormais, sont exemptĂ©s de notification Ă la Commission europĂ©enne tous les services sociaux (et non plus seulement le logement social et les hĂ´pitaux). IndĂ©pendamment du montant de la compensation reçue et du chiffre d’affaires de la structure qui met en oeuvre les services. Et Ă condition qu’un acte officiel de mandatement soit pris et que l’aide se limite Ă couvrir les coĂ»ts de fourniture des services.
Le rĂ´le des collectivitĂ©s territoriales se trouve ainsi renforcĂ©, souligne le collectif SSIG sur son site internet, puisqu’il leur revient de voter une dĂ©libĂ©ration qui crĂ©e l’acte de mandatement.
RĂ©pit sur le de minimis – Sur le seuil de minimis (les compensations dont le montant est infĂ©rieur Ă ce seuil ne relèvent pas du contrĂ´le des aides d’Etat), la discussion se poursuit jusqu’en avril 2012 pour aboutir Ă un nouveau rĂ©glement.
La Commission propose qu’il soit fixĂ© Ă 500 000 euros sur trois ans quand la plupart des acteurs souhaitent que ce soit 800 000 euros.
Comme prévu dans les projets de textes connus depuis septembre dernier, les autres services publics seront en outre encadrés plus fermement par la Commission.
Ils devront ĂŞtre notifiĂ©s si le montant d’aide est supĂ©rieur Ă 15 millions d’euros par an, contre 30 millions dans le système prĂ©cĂ©dent (dĂ©nommĂ© paquet Monti-Kroes).
« Nous constatons avec satisfaction que les revendications manifestĂ©es par les associations de collectivitĂ©s territoriales telles que l’AFCCRE, les autoritĂ©s françaises, au premier rang desquelles le ministre français des Affaires europĂ©ennes, appuyĂ© par le SGAE, mais aussi le CCRE, le ComitĂ© des rĂ©gions, le Parlement europĂ©en, ont en partie Ă©tĂ© en partie entendues par la Commission europĂ©enne », souligne dans un communiquĂ© du 22 dĂ©cembre Philippe Laurent, maire de Sceaux et prĂ©sident de la commission Europe et services publics locaux de l’AFCCRE.
Vigilance – « La dĂ©cision permet aux compensations aux ‘ services rĂ©pondant Ă des besoins sociaux’ d’ĂŞtre exemptĂ©es de l’obligation de notification mais nous restons prudents quant Ă l’interprĂ©tation concrète qui sera faite de ces dispositions dans les mois qui viennent. L’encadrement pour sa part impose des obligations aux autoritĂ©s publiques qui sont contraires Ă la libre organisation et comportent des dispositions qui seront Ă©galement sources de confusion pour les autoritĂ©s publiques », poursuit Philippe Laurent.
Pour Françoise Castex, dĂ©putĂ©e europĂ©enne, prĂ©sidente de l’intergroupe services publics du Parlement europĂ©en, aussi, « s’il prĂ©sente des avancĂ©s positives pour les services sociaux, ce nouveau paquet ne lève pas l’hypothèque de l’erreur manifeste et maintient l’insĂ©curitĂ© juridique qui pèse aujourd’hui sur les collectivitĂ©s locales ».
Eclaircissements sur des notions fondamentales – L’un des textes du paquet Almunia, une communication, « apporte des Ă©claircissements sur les notions fondamentales relatives aux SIEG, telles que les notions d’aide, de SIEG, d’activitĂ© Ă©conomique, de convergence des procĂ©dures de marchĂ© public, d’absence d’aide, etc. », estime la Commission dans un communiquĂ©.
« Le nouveau paquet SIEG fournit aux Etats membres un cadre plus simple, plus clair et plus souple qui les aidera Ă fournir Ă leurs citoyens des services publics de grande qualitĂ©, plus nĂ©cessaires que jamais en ces temps de crise. La Commission se doit bien entendu de veiller Ă ce que les entreprises qui assurent des services d’intĂ©rĂŞt Ă©conomique gĂ©nĂ©ral ne bĂ©nĂ©ficient pas d’une surcompensation, afin de prĂ©server la concurrence et l’emploi et d’assurer une utilisation efficace des maigres ressources publiques », estime aussi JoaquĂn Almunia, vice-prĂ©sident de la Commission chargĂ© de la Concurrence.
Pas de cadre global – Mais pour certains acteurs, ce paquet de textes ne va pas suffisamment loin non plus dans ce domaine. « Le prĂ©sident de la Commission europĂ©enne s’est une fois de plus soustrait Ă son engagement de prĂ©senter un cadre global pour les services publics en Europe, pourtant rĂ©clamĂ© de longue date par de nombreuses parties prenantes », regrette sur son site internet Françoise Castex.
Le détail des textes
Une nouvelle communication apporte des Ă©claircissements sur les notions fondamentales relatives aux SIEG, telles que les notions d’aide, de SIEG, d’activitĂ© Ă©conomique, de convergence des procĂ©dures de marchĂ© public, d’absence d’aide, etc.
Une décision révisée exempte les Etats membres de l’obligation de notifier à la Commission les compensations de service public accordées pour certaines catégories de SIEG. Cette exemption, précédemment réservée aux hôpitaux et au logement social, s’applique désormais à un éventail beaucoup plus large de services sociaux et le seuil à partir duquel les autres SIEG doivent être notifiés a été abaissé.
Le seuil de notification a Ă©tĂ© ramenĂ© de 30 Ă 15 millions d’euros, afin de rĂ©pondre aux prĂ©occupations exprimĂ©es par certaines parties prenantes qui estimaient que le seuil prĂ©cĂ©dent soustrayait Ă l’examen de la Commission des marchĂ©s considĂ©rables dans des domaines importants du marchĂ© intĂ©rieur.
Un cadre révisé permet d’apprécier les montants de compensation élevés accordés à des opérateurs en dehors du secteur des services sociaux. Ces compensations doivent être notifiées à la Commission et peuvent être déclarées compatibles avec le marché intérieur si elles satisfont à certains critères.
Les nouvelles règles introduisent notamment une mĂ©thode plus prĂ©cise pour dĂ©terminer le montant de la compensation, l’obligation, pour l’Etat membre, de prĂ©voir, dans le mĂ©canisme de compensation, des incitations en vue de la rĂ©alisation de gains d’efficience, l’obligation de respecter les règles de l’UE en matière de marchĂ©s publics et l’égalitĂ© de traitement des prestataires d’un mĂŞme service lors de la dĂ©termination de la compensation. De plus, la Commission peut exiger des Etats membres qu’ils adoptent des mesures afin d’attĂ©nuer les effets anticoncurrentiels de certaines compensations comportant un risque particulièrement Ă©levĂ© de distorsion de la concurrence sur le marchĂ© intĂ©rieur.
Enfin, une nouvelle proposition de règlement de minimis dispose que les compensations dont le montant est inférieur à un certain seuil ne relèvent pas du contrôle des aides d’Etat. Cette proposition devrait être adoptée au printemps 2012, après un dernier cycle de consultation.
Source : Commission européenne
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