RĂ©ponse du ministère de l’Economie, des finances et de la souverainetĂ© industrielle et numĂ©rique : L’article 251 de la loi n° 2020-1721 du 29 dĂ©cembre 2020 de finances pour 2021 met en Ĺ“uvre l’automatisation de la gestion du fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutĂ©e (FCTVA) pour les dĂ©penses exĂ©cutĂ©es Ă compter du 1er janvier 2021.
Cette rĂ©forme vise les objectifs de dĂ©matĂ©rialisation quasi-intĂ©grale de la procĂ©dure d’instruction des dossiers, d’accĂ©lĂ©ration des dĂ©lais de traitement et de versement, de simplification du pĂ©rimètre d’Ă©ligibilitĂ© et enfin de neutralitĂ© budgĂ©taire de la rĂ©forme Ă l’Ă©chelle nationale.
Afin d’atteindre ces objectifs rappelĂ©s dans le rapport au Parlement sur le sujet, la rĂ©forme a consistĂ© Ă remplacer une procĂ©dure « manuelle », dans le cadre de laquelle les collectivitĂ©s devaient dĂ©clarer leurs dĂ©penses d’investissement pour bĂ©nĂ©ficier d’une attribution de FCTVA, par un système fondĂ© sur l’imputation rĂ©gulière dans les comptes d’une collectivitĂ© d’une dĂ©pense d’investissement lui permettant de percevoir automatiquement le FCTVA auquel elle a droit.
L’automatisation du FCTVA a conduit Ă revoir la dĂ©finition de l’assiette des dĂ©penses d’investissement Ă©ligibles. Dans le système dĂ©claratif, l’assiette Ă©tait fixĂ©e par voie rĂ©glementaire. Avec cette rĂ©forme, l’Ă©ligibilitĂ© des dĂ©penses se constate lorsqu’elles sont imputĂ©es rĂ©gulièrement sur un compte Ă©ligible, dont la liste est fixĂ©e par l’arrĂŞtĂ© interministĂ©riel du 30 dĂ©cembre 2020. Le Gouvernement s’est attachĂ© Ă ce que le pĂ©rimètre des dĂ©penses Ă©ligibles soit prĂ©servĂ©.
Tout en faisant coĂŻncider au mieux l’assiette rĂ©glementaire avec le plan comptable, des ajustements ont dĂ» ĂŞtre opĂ©rĂ©s dans un objectif de neutralitĂ© financière de la rĂ©forme.
A ce titre, les comptes 212 « Agencement et amĂ©nagement de terrains » n’ont pas Ă©tĂ© retenus dans l’assiette d’Ă©ligibilitĂ©. Les collectivitĂ©s ont Ă©tĂ© associĂ©es Ă la construction de l’assiette dans le cadre de concertations qui ont dĂ©butĂ© dès 2017. Or, les simulations rĂ©alisĂ©es en amont de la rĂ©forme ont conduit Ă montrer que celle-ci gĂ©nère un coĂ»t supplĂ©mentaire pour l’État et s’avère globalement favorable aux collectivitĂ©s, notamment en supprimant le non-recours au FCTVA pour toutes les collectivitĂ©s.
Ainsi, ce retrait n’a pas conduit Ă constater une diminution du montant de FCTVA attribuĂ© au global. Les premiers Ă©lĂ©ments du bilan provisoire partagĂ©s avec les collectivitĂ©s et le comitĂ© des finances locales (CFL) confirment l’atteinte des objectifs poursuivis par la rĂ©forme d’automatisation du FCTVA. La rĂ©forme conduit Ă simplifier la gestion du FCTVA, en supprimant la quasi-totalitĂ© des obligations dĂ©claratives.
Ainsi, 64 000 Ă©tats dĂ©claratifs auparavant produits par les collectivitĂ©s sont dorĂ©navant supprimĂ©s, ce qui correspond Ă près de 4,8M de lignes de dĂ©penses traitĂ©es automatiquement. De plus, cette rĂ©forme a conduit Ă une importante accĂ©lĂ©ration des paiements en faveur des bĂ©nĂ©ficiaires du rĂ©gime de versement N+1 notamment. En effet, en prenant en compte la prĂ©vision de FCTVA 2023 Ă 6,6 milliards d’euros, près de 2 Md€ de plus ont Ă©tĂ© attribuĂ©s en septembre 2023 comparĂ© Ă l’exĂ©cution 2021 Ă la mĂŞme date. ConsidĂ©rĂ©e dans sa globalitĂ©, la rĂ©forme de l’automatisation du FCTVA s’avère donc favorable Ă l’investissement public local.
Par ailleurs, l’exposĂ© des motifs de la loi de finances pour 2024 prĂ©voit la rĂ©intĂ©gration des dĂ©penses d’agencement et d’amĂ©nagement de terrains Ă compter du 1er janvier 2024, qui reprĂ©sente un effort complĂ©mentaire de près de 250 M€ d’attributions au titre du FCTVA. Cette extension de l’assiette constitue un accroissement important du soutien de l’Etat en faveur de l’investissement local et du dĂ©veloppement des projets locaux, notamment en faveur de la transition Ă©cologique ou des Ă©quipements sportifs.
NĂ©anmoins, la mise en place d’une extension rĂ©troactive des dĂ©penses d’amĂ©nagements de terrains occasionnerait un coĂ»t Ă©valuĂ© Ă près de 750 M€ pour les trois exercices 2021, 2022 et 2023.
En raison de ce surcoĂ»t, qui dĂ©stabiliserait le bon Ă©quilibre de la rĂ©forme, le gouvernement n’a pas souhaitĂ© mettre en Ĺ“uvre de mesure rĂ©troactive au titre de l’inclusion des dĂ©penses d’amĂ©nagement de terrains dans l’assiette.
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