Vous avez mené une mission sur le retrait-gonflement des argiles (RGA). Pouvez-vous nous décrire ce phénomène qui est en pleine explosion ?
Pour faire simple, on peut décrire le RGA comme des variations importantes de volume des sols argileux qui déstabilisent les habitations. Sur un peu plus de 20 millions de maisons individuelles en France, 11,1 millions sont exposées à ce risque. L’indemnisation des dommages liés au RGA, rappelons-le, se fait dans le cadre du régime des catastrophes naturelles (dit Cat nat). Le coût cumulé du RGA s’amplifie énormément : sur la période 2020-2050, il est estimé à 43 milliards d’euros, soit le triple par rapport à 1989-2019.
La prise de conscience de l’ampleur du risque RGA a progressé. Mais, à ce jour, les mesures en place ne sont pas à la hauteur des enjeux ni adaptées à la souffrance des victimes. C’est pourquoi je parle dans mon rapport d’une « urgence sociale du changement climatique ».
Il faut, selon vous, reconnaître le sinistré « RGA » comme une « victime », au même titre qu’une personne subissant une inondation ou un tremblement de terre…
Ces gens sont seuls avec leur calvaire et leur peine. Ils ne sont pas vus ni traités comme les victimes d’autres aléas tels que les inondations, les tempêtes, les explosions, voire des sinistrés de la route. Le rapport recommande que leur prise en charge soit la même que celle des autres catastrophes naturelles, en termes de rapidité, de solutions de relogement ou d’accompagnement psychologique.
Vous dites avoir démarré cette mission sous un angle assurantiel et indemnitaire mais que, en chemin, vous avez compris que le vrai sujet est celui d’un « krach climatique », une expérimentation brutale des effets du changement climatique à travers les dommages faits aux maisons.
Face au RGA, il est nécessaire d’engager une politique
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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