Si l’on ne voit plus d’enfants et de jeunes dans l’espace public, ce n’est pas seulement à cause des écrans. « Mais aussi parce que rien n’est fait pour qu’ils puissent y vivre des expériences et explorer leurs limites », analyse Damien Lulé, chargé de mission aux Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, les Ceméa, des Pays de la Loire, un mouvement d’éducation populaire adepte de l’éducation nouvelle (mouvement de réforme pédagogique international qui place l’enfant, plutôt que les savoirs scolaires, au centre de l’action éducative). « Créer et imaginer dehors fait pourtant partie des besoins des enfants », poursuit-il.
Or, bâtir des cabanes, jouer avec le feu, bricoler avec des outils… dans les années 70, c’était possible, dans les friches, sur ce que l’on appelait des « terrains d’aventures », liés au mouvement de jeunesse et d’éducation populaire.
Des rituels de sécurisation
Sur la base de l’autodiscipline, les enfants pouvaient inventer et expérimenter par le jeu. Mais, avec l’achèvement des grands programmes de construction, ces terrains de liberté ont disparu. En 2018, les Ceméa des Pays de la Loire recréent un terrain d’aventures à Angers, en partenariat avec le centre social Jacques-Tati, puis un autre à Saint-Nazaire. Ces terrains d’aventures, le plus souvent éphémères, sont fondés sur l’accès libre, la gratuité, l’anonymat et la libre activité. « Au début, il n’a pas été facile de convaincre les collectivités. Accueillir dehors un public qui n’est pas toujours captif est complexe. Cela leur faisait peur », raconte Damien Lulé. Néanmoins ...
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