Ils sont bien décidés à ne pas se laisser faire. Réunis au sein d’un collectif « Sauvons la pépinière », émaillant les pages web et facebook de slogans comme « Garches, Saint-Cloud, Vaucresson nuisent gravement aux starts-up », les 47 dirigeants logés jusqu’à présent dans la pépinière ACE de Saint-Cloud refusent la fermeture de la structure.
Décidée par la communauté d’agglomération Cœur de Seine (Garches, Saint-Cloud, Vaucresson), dans les Hauts-de-Seine, la mesure a été annoncée aux locataires le 21 novembre 2011, pour une fermeture effective au 31 mars 2012.
L’intercommunalité a pris cette décision à l’occasion du renouvellement de bail de la structure.
80 000 euros par an en moyenne par commune – « Ces 47 entreprises dynamiques, couvrant de multiples secteurs d’activités, ont créé 190 emplois qui par ailleurs animent le tissu économique et commercial de Saint-Cloud », explique Nils Tharandt-Ortiz, à la tête du Collectif et patron de Best of artisans.
« Cette annonce très tardive ne nous laisse que 4 mois pour trouver d’autres locaux à des conditions similaires », dénonce-t-il, tout en soulignant que « le montant de la subvention supprimée est de 80 000 euros par an en moyenne par commune, soit l’équivalent de deux voitures de fonction ».
Le chef d’entreprise rappelle aussi que « le budget total des trois communes dépasse les 90 millions » et s’indigne de voir que « la communauté d’agglomération de trois riches collectivités » mette « à la porte brutalement 47 entreprises et 190 personnes ».
De son côté, Jacques Gautier, président de Cœur de Seine et sénateur-maire (UMP) de Garches, justifie cette décision : « L’intercommunalité, qui a récupéré à l’époque cette pépinière, a investi plus de 500 000 euros en 2008 pour agrandir les locaux. Mais aujourd’hui, dans le contexte de crise, le coût est trop élevé. Sur les 5 dernières années, nous avons dû débourser 400 000 euros par an en moyenne pour combler les déficits de l’association gérant la pépinière ».
Un chiffre contesté par le Collectif qui évoque un montant de 250 000 euros par an.
L’élu dénonce aussi « le manque de création d’emplois pour les habitants ». « Les entreprises, qui bénéficient de loyers modérés, restent normalement 23 mois maximum dans une pépinière. Ici, la moitié sont hébergées depuis plus longtemps », avance-t-il enfin.
Précédent – Jacques Gautier, qui indique que la décision a été prise « à l’unanimité » par les élus de l’intercommunalité, suggère aux chefs d’entreprises de trouver « des sponsors ou d’autres financements pour faire vivre la pépinière».
« Nos habitants nous demandent autre chose, notamment des lignes de bus supplémentaires » conclut-il.
La pépinière de Suresnes, le Technocentre, avait déjà fermé dans le département en septembre 2010 pour des raisons économiques.
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