« Pffff… La renaturation ? Nous n’en sommes pas là. Le sujet n’a pas encore été abordé », souffle Bernard Morilleau, président du pôle d’équilibre territorial et rural du pays de Retz (15 communes, 64 300 hab., Loire-Atlantique), qui porte le schéma de cohérence territoriale (Scot) de ce territoire. Certes, la loi « climat et résilience » du 22 août 2021, promotrice du ZAN à l’horizon 2050, ne met pas (trop) la pression sur ce sujet. Comme le resitue Jean Bénet, urbaniste à l’Institut Paris Région (lire ci-dessous), « c’est à partir de 2031 que les documents d’urbanisme devront intégrer cette notion ». La proposition de loi sur le ZAN en cours d’examen au Parlement renforce cependant sa prise en compte dès aujourd’hui.
Définir la renaturation
Pour autant, la loi appelle les Scot à préparer le terrain : « Les mesures de compensation sont mises en œuvre en priorité au sein des zones de renaturation préférentielle identifiées par les schémas de cohérence territoriale. » Encore faut-il statuer sur la définition du mot « renaturation ». La loi « climat et résilience » la décrit comme une action « de restauration ou d’amélioration de la fonctionnalité d’un sol, ayant pour effet de transformer un sol artificialisé en un sol non artificialisé ».
Simple ? En surface seulement. Car le terme apparaît « protéiforme », comme le qualifie la mission « économie de la biodiversité » de la Caisse des dépôts : « Pour certains, il s’agit [simplement ?] de favoriser le “retour de la nature en ville”. » D’autres le définissent au sens de la restauration écologique : « Les processus par lesquels les espèces vivantes recolonisent spontanément, avec une intervention humaine ou non, un milieu ayant subi des perturbations écologiques » (1). A l’image des opérations de reforestation, de reméandrage de cours d’eau ou de restauration de milieux humides. Dans tous les cas, synthétise Marc Barra, écologue à l’ARB en Ile-de-France, le terme « renvoie à l’idée d’un retour à l’état naturel ou semi-naturel d’écosystèmes dégradés, endommagés, voire détruits par des activités humaines ».
Loin de se limiter au verdissement d’un site, la renaturation ne doit pas être confondue
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Gazette des Communes, Club Techni.Cités
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