Au delà des questions techniques relatives à la gestion des associations, les 4 000 participants du 6ème forum des associations et des fondations ont réinterrogé les bases du contrat social qui lie les associations et fondations au pays.
« Projet d’utilité sociale, modèle économique pérenne, gouvernance qui associe bénévolat et salariés, l’association est un élément constitutif de notre contrat social et participe à la définition de l’intérêt général », rappelait en ouverture du forum Hugues Sibille, vice-président du Crédit coopératif.
Mais « l’inquiétude est vive. Alors que l’apport des associations à la vie économique, sociale, démocratique du pays est sans cesse rappelé, nous sommes surpris du peu de considération dont font preuve les pouvoirs publics », a repris Béatrice Delpech, la déléguée générale de la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) à la tribune lors de la venue du ministre de l’Education, de la jeunesse et de la vie associative, Luc Chatel.
10 % de la part de l’Etat – Les inquiétudes des associations sont de plusieurs ordres. Le premier concerne le financement de leurs activités : les deniers de l’Etat représentent désormais seulement 10 % des ressources des associations.
« Et pour la première fois en 2010, les subventions des collectivités locales ont baissé de 3 à 4 % » a souligné Hugues Sibille.
La nécessité de trouver de nouvelles marges de manœuvre, notamment en augmentant leurs fonds propres, fait aujourd’hui consensus.
L’autre sujet concerne la mise en concurrence entre les associations et avec le secteur lucratif. Les appels d’offre sur les champs d’activités assurés par des associations ne cessent de progresser, laissant peu de marge à l’innovation, faute de financement.
Enfin, la professionnalisation des salariés demeure un sujet d’inquiétude constant. « Les associations sont en concurrence avec le secteur privé, qui offre des rémunérations plus attractives, et la fonction publique, qui permet une stabilité de l’emploi. Du coup, les associations recrutent des personnes moins qualifiées qu’elle forment – ce qui engendre un coût important pour elles – mais ne parviennent pas à les maintenir chez elles », observe Viviane Tchernonog, directrice de recherche au CNRS.
Haut conseil à la vie associative – Le ministre Luc Chatel a peu répondu à ces inquiétudes, rappelant au contraire que la rareté des ressources publiques serait désormais pérenne. « Il faut trouver ensemble des financements alternatifs pour permettre dans la durée le développement des activités associatives », a-t-il souligné. Le Haut conseil à la vie associative, réunissant des experts du secteur, devrait permettre de travailler à dégager des pistes nouvelles de financement.