Le niveau de mobilisation des classes populaires lors des élections législatives pourrait bien être la clé du scrutin pour départager la majorité présidentielle, l’union de la gauche et le Rassemblement national (RN) dans les 577 circonscriptions. C’est, en tout cas, ce qu’étudie le sociologue Hugo Touzet, qui vient de consacrer, avec le collectif Focale, un ouvrage très instructif à ce sujet. Dans « Votes populaires ! Les bases sociales de la polarisation électorale dans la présidentielle de 2017 » (1), il prend le contrepied du discours médiatique dominant selon lequel les classes populaires seraient soit dépolitisées, soit majoritairement soutien du RN.
« On est à la fin d’un cycle de recomposition politique en trois blocs, avec un vote des classes populaires caractérisé plutôt par une polarisation, entre un pôle d’extrême droite et un pôle de gauche radicale. Car, même si l’extrême droite réalise des scores élevés, la gauche radicale a élargi son socle électoral avec Jean-Luc Mélenchon et est, par exemple, majoritaire chez les Français qui touchent moins de 900 euros par mois », explique Hugo Touzet.
Il s’appuie pour cela sur une enquête par questionnaire, réalisée à la sortie des urnes lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017 dans deux villes populaires : Villeneuve-Saint-Georges, en banlieue parisienne, et Méricourt, dans le bassin minier lensois. Le projet est né de son insatisfaction face au manque de précisions des sondages sur les déterminants du vote populaire à cause d’échantillons trop faibles. « Le point crucial est de ne pas penser les classes populaires comme un bloc homogène », insiste Hugo Touzet.
A quoi ressemblent les classes populaires aujourd’hui ?
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