« Les coopératives d’achat existent depuis très longtemps pour le matériel scolaire, alors pourquoi pas pour une alimentation de qualité ? » Myriam Naël, ex-adjointe à la maire de Nantes (303 400 hab.), a convaincu de l’intérêt du projet les acteurs de la solidarité publics et associatifs de sa ville. « Si on achète tous ensemble des aliments bios en circuit court, on diminue les coûts et on mange mieux », résume-t-elle. Une façon d’allier écologie, solidarité et santé, qui a séduit.
Quatre groupements d’achat, portés par plus de 200 habitants, ont émergé en moins d’un an dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Tous font partie de l’association Vrac Nantes, dont la gouvernance est assurée par trois collèges : les habitants adhérents, les associations implantées dans ces quartiers et les institutions (collectivités et bailleurs sociaux). Celles-ci « identifient les quartiers où intervenir, mettent à disposition des lieux où sont organisées les épiceries éphémères, aident à la prospection de producteurs locaux », explique Boris Tavernier, fondateur de Vrac, un réseau national de treize associations fortes d’une soixantaine de groupements d’achat.
Cette initiative originale est partie d’un constat : pour les quartiers populaires, « c’est la double peine : les habitants n’ont pas les moyens d’acheter du bio et il n’y a pas d’offre sur leur territoire », relève Boris Tavernier. D’où une organisation sur mesure, grâce à l’implication des collectivités et à des financements publics. L’adhésion à l’association ne coûte qu’un euro et les produits, choisis sur catalogue, sont achetés à prix coûtant.
Aliments de qualité
Dégustations au pied des immeubles, concours de cuisine végétarienne, visite des producteurs… tout est fait pour donner le goût de ces aliments de qualité. Et pour encourager l’autonomie des habitants. A Lyon (523 000 hab.), sur 17 groupements d’achat, « sept gèrent eux-mêmes la prise de commande et la distribution », précise Boris Tavernier. Le dispositif favorise aussi la mixité. Les habitants mieux lotis des environs peuvent adhérer et acheter les produits moyennant des tarifs plus élevés. A Nantes, ils représentent 15 % des adhérents.
Refonder l’alimentation des plus démunis au prisme de la transition écologique, c’est aussi le choix qu’a fait la métropole de Montpellier (lire ci-dessous). Les Restos du cœur de l’Hérault peuvent désormais « donner des carottes, des poireaux ou des choux qui ont été cueillis la veille par des producteurs locaux. Cela permet aux personnes que nous recevons de manger des fruits et des légumes de qualité, comme tout le monde, au lieu de produits peu fameux qui laissent à désirer », expose le président de l’association, Joël Papon.
Les germes d’une révolution « dans le monde de l’aide alimentaire, dont l’organisation très centralisée, au niveau national et européen, dépend de
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