En cette rentrĂ©e, l’Ademe a toilettĂ© ses diffĂ©rents outils pour accompagner les collectivitĂ©s dans la transition Ă©cologique. Elle s’est longtemps appuyĂ©e sur le label Cit’ergie, lancĂ© il y a dix ans et focalisĂ© – comme son nom l’indique – sur l’énergie ; puis, sur le mĂŞme modèle, elle a rĂ©cemment dĂ©veloppĂ© le label ECi, sur l’économie circulaire. Aujourd’hui, l’Agence les rebaptise – respectivement en « label Climat-air-Ă©nergie » et « label Economie circulaire » – et les regroupe dans un programme intitulĂ© « Territoire engagĂ© transition Ă©cologique ».
L’idĂ©e est tout d’abord de renforcer la complĂ©mentaritĂ© entre ces deux dĂ©marches (il reste nĂ©anmoins possible de se lancer seulement dans l’un des deux labels, ou dans les deux en mĂŞme temps) mais surtout d’aller vers une stratĂ©gie plus globale, dans une logique d’amĂ©lioration continue, en s’intĂ©ressant Ă toutes les dimensions de la transition Ă©cologique : performance Ă©nergĂ©tique des bâtiments publics et de l’habitat privĂ©, mobilitĂ©, Ă©nergies alternatives aux Ă©nergies fossiles, dĂ©chets, sobriĂ©tĂ© de la gestion des ressources naturelles ou encore en utilisant le levier de la commande publique.
Aller plus loin que les plans climat-air-énergie
L’Ademe voit dans ce programme la possibilitĂ© d’aller plus loin que les exercices imposĂ©s par la rĂ©glementation, comme le plan climat-air-Ă©nergie territorial (PCAET) pour les EPCI de plus de 20 000 habitants ou ce qui existe en matière d’économie circulaire (en matière de prĂ©vention et de gestion des dĂ©chets). Il permet aussi de mettre en place une gouvernance « plus engageante » avec les acteurs du territoire, ainsi que des moyens et outils de suivi et d’évaluation. Une dĂ©marche qui s’apparente Ă celle utilisĂ©e dans le cadre des contrats d’objectif territorial (outil de contractualisation pour des projets territoriaux de 4 ans et proposĂ© par l’Ademe) et des contrats de relance et de transition Ă©cologique (CRTE). L’Agence de la transition Ă©cologique accompagne d’ailleurs 100 collectivitĂ©s engagĂ©es dans un CRTE (avec un montant d’aide maximal de 275 000 euros), et son prĂ©sident Arnaud Leroy compte bien continuer chaque annĂ©e Ă en soutenir de nouvelles, sur la base de 50 Ă 100 par an, en fonction des moyens qui lui seront allouĂ©s pour cela (mais qui n’ont pas encore Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©s).
Enfin, ce programme a aussi vocation à apporter aux collectivités une reconnaissance des actions et progrès réalisés. A la manière des villes fleuries, elles vont pouvoir afficher le niveau qu’elles ont atteint. Une visibilité qui intéresse de plus en plus les élus mais aussi les citoyens les habitants, comme le montre un récent sondage du Cevipof pour l’Agence de la transition écologique, où il ressort que « 44% des Français vivant dans des localités de taille moyenne ont comme priorité n°1 la préservation de l’environnement ».
« Tout sauf un label de complaisance »
Ce 16 septembre, lors d’un colloque organisĂ© Ă Paris pour prĂ©senter prĂ©senter ces Ă©volutions, l’Ademe a enfin pu procĂ©der Ă une remise de labels aux 52 collectivitĂ©s concernĂ©es, alors que la crise sanitaire avait empĂŞchĂ© ce genre d’évènements. Une initiative dont raffolent bon nombre d’élus et territoriaux, au regard de l’engagement que reprĂ©sente cette dĂ©marche. « C’est tout sauf un label de complaisance, et cela implique une remise en cause tous les trois ans », abonde Arnaud Leroy, PDG de l’agence. Concrètement, cela nĂ©cessite d’appliquer une mĂ©thode spĂ©cifique (dĂ©veloppĂ©e par l’European Energy Award (EEA) et dĂ©clinĂ©e en France par l’Ademe) et de dĂ©finir une trajectoire et un plan d’actions personnalisĂ©s, avec des objectifs propres Ă chaque territoire, dĂ©finis en fonction d’un potentiel d’actions prĂ©dĂ©fini. La progression de la collectivitĂ© est ensuite mesurĂ©e par des critères et matĂ©rialisĂ©e par des Ă©toiles qui reprĂ©sentent des niveaux de progression. Un exemple avec la ville normande de Malaunay, qui s’est lancĂ©e dans la dĂ©marche Cit’ergie il y a près de 10 ans. En 2013, elle avait rĂ©alisĂ© 33% de son potentiel d’actions. En 2015, elle a obtenu le label Cit’ergie et aujourd’hui elle atteint 71,5% de son potentiel, et n’est plus qu’à 3,5% du Graal, le niveau Cit’ergie Gold, que peu de collectivitĂ©s ont rĂ©ussi Ă atteindre.
A ce jour, 226 collectivitĂ©s sont engagĂ©es dans cette dĂ©marche et 131 d’entre elles ont obtenu un label. Cela reprĂ©sente une population de 32,5 millions d’habitants, soit 48,5% de la population française. Un chiffre important mais qui montre qu’il reste encore des progrès Ă faire. « On est toujours dans une phase de montĂ©e en compĂ©tences des intercommunalitĂ©s, qui se sont vues confier de nouvelles compĂ©tences par la loi Notre de 2015. Un nouveau mandat s’ouvre, et cette prĂ©occupation de la transition Ă©cologique est au cĹ“ur de celui-ci. On l’observe par une forte progression des demandes de formations et d’outils que nous proposons aux Ă©lus », explique Arnaud Leroy. L’objectif qu’il a fixĂ© Ă ses directeurs rĂ©gionaux est d’atteindre 50% des intercos couvertes par ces labels.









