« La filière bois, la forêt trinque » : c’est le slogan choisi par la centaine de personnes qui se sont rassemblées, le 17 avril, pour dénoncer une nouvelle coupe rase, sur la commune de Faux-la-Montagne (430 hab.) située sur le plateau de Millevaches, dans le sud de la Creuse.
« L’exploitant forestier est venu avec des engins qui ont défoncé les sols, dénonce Catherine Moulin, la maire [SE]. Surtout, il n’y a quasiment plus un arbre debout sur une dizaine d’hectares de ces parcelles privées de forêt de feuillus. » Et l’élue, dépitée, de pointer du doigt le volet forestier du plan de relance. « Ce boisement diversifié, classé zone de protection spéciale pour la conservation des oiseaux dans le réseau Natura 2000, accueillait une riche biodiversité, soupire-t-elle. Mais pour le ministère de l’Agriculture c’était un peuplement forestier pauvre, présentant une faible valeur économique, du genre de ceux qu’il encourage à couper pour installer des essences plus productives, comme le sapin de Douglas. »
Les critiques pleuvent
Une grande opération de reboisement des forêts françaises a démarré dans le cadre du plan de relance. L’objectif : planter 50 millions d’arbres en deux ans. Pour cela, 150 millions d’euros d’investissements sont prévus. Ce pourrait être une bonne nouvelle… mais les critiques pleuvent dans les territoires où l’on signale les coupes rases.
Franck Menonville, sénateur de la Meuse (Les indépendants – République et territoires) et président délégué de l’Union régionale des communes forestières de Lorraine, affirme que « 150 millions répartis sur toute la forêt française publique et privée, ce n’est pas suffisant au regard des investissements à réaliser pour accompagner les mutations nécessaires face aux changements climatiques ».
Plusieurs centaines de communes forestières ont sollicité un soutien financier, souvent par l’intermédiaire de l’Office national des forêts (ONF), chargé de les représenter auprès des directions régionales de l’agriculture et de la forêt (Draf), qui vont instruire les dossiers.
La plupart sont situées dans les régions Grand Est, Bourgogne – Franche-Comté et Auvergne – Rhône-Alpes, où la sécheresse et les scolytes, un insecte ravageur de l’épicéa, ont mis à mal près de 100 000 hectares. Le taux d’intervention de l’Etat s’élève à 80 % pour la reconstitution de ces forêts dépérissantes (voir carte ci-dessous).
« En Auvergne – Rhône-Alpes, par exemple, l’ONF a sollicité une aide de 16 millions pour les forêts communales, alors que le montant qui leur est réservé par l’Etat est de 6 millions », note Françoise Alriq, directrice adjointe de la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR).
Les besoins de financements pour les forêts communales seront couverts à environ 36 % au niveau national. « On va donner la priorité aux peuplements pour lesquels on a peu de chance d’obtenir des régénérations naturelles, comme ceux d’épicéa, précise Jean-François Boquet, adjoint au directeur territorial de la direction Bourgogne – Franche-Comté de l’ONF.
Pour celles qui n’auront pas obtenu de financement, nous allons
[70% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes, Club Techni.Cités
Thèmes abordés