Si les encadrants se retrouvent aujourd’hui, par la force des choses, dans l’obligation de lâcher du lest vis-à-vis de leurs agents placés en télétravail, sont-ils, pour autant, prêts à manager par la confiance ? Le mode de fonctionnement encore très hiérarchique des collectivités ne plaide pas en ce sens. « Le statut lui-même cloisonne et découpe par niveau d’autonomie et de prise d’initiative. On parle même pour les catégories C d’agents d’exécution », constate Aurore Boidin-Lahlou, ancienne directrice des ressources humaines de la ville de Niort, aujourd’hui DGA « ressources » de Nantes métropole habitat (24 communes, 550 collaborateurs, 646 500 hab.).
Le management par la confiance est un défi culturel pour les managers, comme pour les agents. Il suppose de partir du postulat selon lequel chacun agira dans le respect des droits et des intérêts de l’autre. Il faut une volonté partagée de coopérer. « La confiance interroge la relation à l’autre et se noue dans cette relation », note Dolorès Laope, DGA chargée des ressources humaines et de la qualité du service public de Clermont-Ferrand (2 300 agents, 143 900 hab.).
Pilotage stratégique
Pour l’encadrant, manager par la confiance suppose d’accepter une forme de vulnérabilité et de dépendance vis-à-vis de l’agent, de lâcher prise sur certaines décisions et d’aller davantage sur le terrain du pilotage stratégique et du soutien aux équipes. La conscience de soi par rapport au besoin de contrôle, à ses propres peurs face à l’incertitude, constitue le terreau psychologique indispensable pour pouvoir lever les freins qui empêchent ...
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Gazette des Communes