Fermer

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

Menu

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

[Opinion] Fonction publique

Les enseignements des fonctionnaires « invisibles » pour l’Après crise

Publié le 04/05/2020 • Par Auteur associé • dans : A la une emploi, Actu Emploi, France, Opinions, Toute l'actu RH

Sur les 3 000 m³ d’eau nécessaire au nettoyage des rues de Rennes, 2 000 viennent d’eaux de piscine récupérées.
Sur les 3 000 m³ d’eau nécessaire au nettoyage des rues de Rennes, 2 000 viennent d’eaux de piscine récupérées. @ Rennes Ville et Métropole
Pendant le confinement, 500 000 fonctionnaires territoriaux, en retrait des campagnes médiatiques et des applaudissements quotidiens, auront assuré la continuité de services publics locaux vitaux. Leur point commun : ces « invisibles » figurent en grande partie dans le bas des échelles statutaires et salariales.

Ma Gazette

Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée

Johan Theuret et Aude Fournier

respectivement Président de l'Association des DRH des grandes collectivités et, Vice-Présidente de l'Association des DRH des grandes collectivités

Depuis plusieurs dĂ©cennies, dans les reprĂ©sentations communes, percevoir un salaire Ă©levĂ© serait corrĂ©lĂ© Ă  une plus grande valeur sociale. La logique des « premiers de cordĂ©e » incarne cette conception Ă©litiste. Or, la crise rĂ©vèle une dynamique inverse : ce sont aujourd’hui ces invisibles qui semblent rĂ©ellement « utiles Ă  la Nation », en assurant des actes essentiels pour garantir, Ă  l’écrasante majoritĂ© confinĂ©e, des conditions de vie dignes.

L’épreuve collective actuelle serait-elle l’occasion de redonner ses lettres de noblesse Ă  l’article 1 de la DĂ©claration des droits de l’Homme et du Citoyen disposant que « les distinctions sociales ne peuvent ĂŞtre fondĂ©es que sur l’utilitĂ© commune » ?

Aux côtés de la symbolique « caissière », les agents territoriaux poursuivent leurs missions au service de l’intérêt général. Certains esprits chafouins seraient tentés d’observer que les fonctionnaires ont la chance de voir leur rémunération maintenue à taux plein contrairement aux salariés du privé. Rappelons qu’au vu des différentiels structurels de rémunération en défaveur du secteur public, l’argent n’est pas la principale source de l’engagement des agents publics.

Pour autant, un premier enseignement de cette crise consiste à réinterroger les politiques salariales à l’aune de leur utilité pour notre société et donc de la valeur que nous accordons à tout travail méritant un juste salaire.

Atermoiements

Quant au statut de la fonction publique, souvent dĂ©criĂ© comme surannĂ©, il permet aujourd’hui aux employeurs publics d’assurer le niveau de services requis, sans risquer de droit de retrait. Une facilitĂ© qui s’étend au temps de travail, lĂ  aussi loin des clichĂ©s. Le statut permet en effet de mobiliser, redĂ©ployer, voire rĂ©quisitionner des agents afin d’assurer les missions urgentes, souvent au bĂ©nĂ©fice des citoyens les plus fragiles… d’agir vite pour Ă©viter une crise dans la crise.

Un deuxième enseignement est donc de cesser de considérer le service public et ses agents comme un coût, pour y voir plutôt une protection de notre modèle social.

Pis, c’est comme si cette incomprĂ©hension se rĂ©pandait jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat. Face Ă  la nĂ©cessitĂ© de doter rapidement les employeurs publics des outils juridiques adĂ©quats, Ă  l’instar des dispositifs offerts immĂ©diatement aux entreprises, nous avons assistĂ© Ă  une valse d’hĂ©sitations gouvernementale : crĂ©ation tardive d’une autorisation spĂ©ciale d’absence, atermoiements sur la suspension du jour de carence ou l’imposition possible de jours de congĂ©s, doutes sur l’attribution d’une prime exceptionnelle, ou encore reconnaissance limitĂ©e du Covid 19 en tant que maladie professionnelle.

Cela n’est pas sans rappeler le dernier débat sur les retraites, dont l’une des évolutions visait à réduire le nombre de métiers relevant des catégories actives bénéficiant de conditions plus favorables : agents de la voie publique, personnels médico-sociaux, chargés de collecte des ordures ménagères et…. un professionnel sur deux du secteur hospitalier.

En somme, ceux qui sont aujourd’hui en première ligne de la crise sanitaire. Parmi eux, figurent une écrasante majorité de femmes dans les métiers du « care », parfois exercés à temps partiel subi voire en horaires décalés.

Risque de creuser les inégalités

Autre enseignement de la crise, la généralisation du « télétravail pour tous », qui dans les faits concerne avant tout les fonctions dites de bureau, pendant que les invisibles doivent continuer à intervenir sur le terrain. L’accélération du télétravail bénéficiera dans le monde « d’après » principalement aux cadres, aux mieux formés et payés, dont 70% souhaitent déjà poursuivre ce home office, libérateur de certaines contraintes comme les temps de trajets.

Les autres reprendront leur poste comme avant ou presque, avec le risque de creuser encore davantage les inégalités entre les in et les out de la « révolution digitale ».

L’après-11 mai porte assurĂ©ment le risque d’un monde Ă  deux vitesses accentuant les inĂ©galitĂ©s du travail et renforçant les dĂ©calages existants entre « visibles » et « invisibles », une fois la verve des remerciements passĂ©e.

Il est dĂ©sormais de la responsabilitĂ© des employeurs d’assurer un retour Ă  la normale qui fasse ressortir le meilleur de cette Ă©preuve. C’est un dĂ©fi managĂ©rial, Ă  l’image de cette crise inĂ©dite qui a remis en lumière l’importance de la cohĂ©sion, des solidaritĂ©s et de la nĂ©cessitĂ© de garder le lien. C’est aussi plus globalement un dĂ©fi sociĂ©tal : celui de mettre en place des compensations, qui permettront de retrouver un nouvel Ă©quilibre, gage d’un vivre ensemble harmonieux.

 

Cet article est en relation avec le dossier

Thèmes abordés

4 Réagir à cet article
shadow
marche online

Aujourd'hui sur les clubs experts gazette

Nos services

Prépa concours

CAP

Évènements

Gazette

Formations

Gazette

Commentaires

Les enseignements des fonctionnaires « invisibles » pour l’Après crise

Votre e-mail ne sera pas publié

Ds

05/05/2020 02h19

Je ne rĂ©agis jamais aux articles sur les fonctionnaires considĂ©rant le clivage privĂ© /public plus que dĂ©passĂ©. Les uns critiquant les autres mais guère ne laisserait leur place d’un cĂ´tĂ© comme de l’autre pour plein de raisons diffĂ©rentes. Mais lĂ  STOP. Je suis d’accord avec quasitout l’article sur l’Ă©mergence des invisibles. Ils seront reconnus ? Il ne faut pas rĂŞver.
Par contre ĂŞtre encore au stade de faire un clivage entre l’administratif et les autres…. Il n’y a pas que des cadres ni que des gens bien payĂ©s dans les bureaux. Nous avons aussi participer aux maintiens des missions. Ces missions sont souvent invisibles aux yeux des citoyens, aux yeux des directions et de leur propres collègues. Et pas que pendant le covid.
Alors des invisibles il y en a partout, dans les 3 versants de la fp comme dans le privé et chacun à le droit à un minimum de reconnaissance et de respect.

Taratatsoin

05/05/2020 04h53

Le nombre peu Ă©levĂ© de commentaires renseigne sur l’intĂ©rĂŞt portĂ© aux petits fonctionnaires (ceux de catĂ©gorie C), agents exĂ©cutants deux Ă  trois fois moins nombreux que les agents des catĂ©gories A et B, pardon, respectivement cadres et encadrants.
Avant de dĂ©plorer le manque de reconnaissance de la part des citoyens envers ces agents du bas de l’Ă©chelle, peut-ĂŞtre les trois fonctions publiques pourraient-elles Ĺ“uvrer dans un premier temps pour Ă©radiquer, en interne, le mĂ©pris et la condescendance d’une catĂ©gorie supĂ©rieure envers son infĂ©rieure ?
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Un agent territorial féminin de catégorie C.

Julien

06/05/2020 08h37

Bonjour, pour cet article qui permet de rappeler l’engagement sans faille des fonctionnaires ! Les collègues sur le pont sont mĂ©ritant et vous avez raison de le souligner mais attention dans l’article Ă  ne pas rabaisser le travail « de bureau » ni le travail « encadrement » . C’est peut ĂŞtre encore plus invisible mais c’est utile Ă©galement et je pense qu’il faut se garder d’opposer les uns aux autres.

Taratatsoin

06/05/2020 10h49

L’invisibilitĂ© de certains est malheureusement plus prĂ©gnante que celle de certains autres. C’est un fait que je constate et dĂ©plore malheureusement dans mon travail quotidien.
En revanche, je suis lassée de ne pouvoir faire entendre que le respect ne se mérite pas.Il est acquis de droit à tout citoyen dès sa naissance, si je me fie à notre constitution.
Or il existe une hiĂ©rarchie dĂ»e Ă  la filière d’appartenance (technique, administrative, direction…), au grade, Ă  l’anciennetĂ© et au genre. Il suffit de regarder les organigrammes et la rĂ©partition des tâches au sein des services pour comprendre la situation.
Ai-je dit que les encadrants et les cadres Ă©taient inutiles ? J’ai seulement Ă©voquĂ© un nombre de strates peut-ĂŞtre Ă©levĂ© au niveau de l’encadrement. Ces dernières annĂ©es, les non-remplacements de postes ont surtout concernĂ© les agents de catĂ©gorie C dans ma structure.
Cette visibilitĂ© repose essentiellement, en interne, sur la valorisation des agents quels qu’ils soient, et principalement sur une Ă©galitĂ© de traitement au quotidien entre les diffĂ©rents personnels.
Ă€ titre d’exemple, je croise dans les couloirs des personnels de catĂ©gorie A qui ne rĂ©pondent toujours pas Ă  mes salutations et sourires, après plusieurs annĂ©es de prĂ©sence dans les lieux. Portant une tenue professionnelle, contrairement Ă  eux, je suis parfaitement identifiable.
Sommes-nous en pleine lutte des classes ? Et plus important,
quel exemple et quelle image donnons-nous au public présent ?

Commenter

Les informations à caractère personnel recueillies font l’objet d’un traitement par La Gazette des Communes du Groupe Moniteur S.A.S, RCS Créteil 403 080 823. Elles sont uniquement nécessaires à la gestion de votre commentaire à cet article et sont enregistrées dans nos fichiers. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement