Le conflit qui mobilise six syndicats parisiens de la petite enfance depuis le 17 mai 2011 semble bel et bien s’enliser, même s’il ne concernait le 8 juin que 10% des effectifs des crèches.
« Les syndicats ont fait le choix de créer un rapport de force et de perturber durablement les établissements », déplore Christophe Najdovski, élu en charge de la petite enfance à la mairie de Paris. « Ce mouvement vient bousculer un calendrier de discussions qui a débuté mi-mars et qui concerne la rémunération, le volant de remplacement, les parcours de formation et le logement des agents » regrette encore l’élu.
Prime indexée sur les absences – Le premier volet, qui cristallise les discussions, concerne le mode de calcul d’une prime qui pourrait atteindre 1700 euros annuels. Les négociations portent sur la part variable de cette prime, indexée sur les absences.
L’intersyndicale plaide pour une part variable de 20% alors que la mairie propose qu’elle s’élève à un tiers.
Avec un taux d’absentéisme dépassant 14% chez les auxiliaires de puériculture et 17% chez les agents techniques de la petite enfance, l’enjeu financier est en effet de taille pour chacune des parties.
Reconstituer un volant de remplacement – Mais le principal point d’achoppement porte sur le recrutement de personnel de remplacement.
Les syndicats réclament la création de 250 postes. « Les gens s’épuisent, faute de personnel, rappelle Marie-Pierre Jeannin, déléguée de la CFDT. Il n’est pas rare que deux agents s’occupent de plus de vingt petits ! Difficile alors de prodiguer à l’enfant toute la tendresse nécessaire. »
A la mairie, on ne nie pas le problème. « Le volant de remplacement qui existait auparavant a fini par être absorbé. Nous sommes d’accord pour le reconstituer », affirme Christophe Najdovski. Par le jeu des négociations, le maire a d’abord proposé 60, puis 90 postes pour consentir, le 7 juin, à créer 126 postes de titulaires ainsi qu’à redéployer 124 agents en interne.
Toutes les propositions ont été rejetées le 8 juin au matin en assemblée générale. « Les débats ont été houleux, concède Marie-Pierre Jeannin, mais les agents ont voté la reconduction de la grève demain et proposé un nouveau mouvement le 21 juin. » Un coup de poker pour certains, qui craignent que le maire de revienne sur ses propositions.
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