Ce premier bilan de l’état des salaires dans la fonction publique en 2018 prend en compte aussi bien les fonctionnaires que les contractuels ou les vacataires, les agents en contrats aidés, etc.
Seules les rémunérations des assistants maternels ou encore des apprentis, plus spécifiques, sont exclues de l’analyse.
Un net coup de frein
Or ces résultats provisoires n’apparaissent guère encourageants. En effet, si le salaire net moyen augmente, en euros courants, de 0,9% dans les trois versants, cette augmentation ralentit par rapport à 2017, où elle s’établissait à +1,9%.
Dans la territoriale, il s’agit même d’un net coup de frein : + 1% contre 2,1% l’année précédente.
Selon les auteurs de l’étude, ce ralentissement « provient notamment de l’absence de revalorisation du point d’indice, après deux augmentations successives de 0,6 %, en juillet 2016 puis en février 2017 ».
Autres raisons évoquées : « Le report à 2019 de la poursuite de l’application du PPCR pour les fonctionnaires et, dans une moindre mesure, par le rétablissement du jour de carence ».
Un salaire de 1960 € net mensuel dans la FPT
Dans les collectivités locales et leurs établissements, le salaire net moyen s’établit, en 2018, à 1 960 €, alors qu’il est de 2 300 € sur l’ensemble de la fonction publique (2 570 € pour les agents d’État et 2310 pour les hospitaliers). Ces écarts s’expliquent par les différences de structure des effectifs : alors que 60% des agents de l’État appartiennent à la catégorie A, ils sont seulement 30% dans la fonction publique hospitalière et 10% dans la territoriale. À l’inverse, les trois quarts des agents des collectivités, et la moitié de ceux des hôpitaux et établissements médico-sociaux, sont de catégorie C, contre un agent sur cinq dans la fonction publique d’État.
Salaire net en berne
Le salaire brut enregistre un certain dynamisme, sous le coup de diverses mesures : indemnité compensatrice de la hausse de la CSG, suppressions de cotisations.
Il augmente ainsi de 2% dans tous les versants. C’est même dans la territoriale que cette hausse est la plus élevée. Elle s’établit en effet à 2,3%, contre 1,9% pour la fonction publique d’État et 1,9% dans l’hospitalière.
Mais sans doute n’est-ce là, commentent les auteurs, que le reflet des « variations de la structure d’emploi dans la fonction publique, avec par exemple la baisse du nombre de contrats aidés ».
Selon l’Insee, en 2018, le nombre des bénéficiaires de ces contrats a chuté de -43,3 % dans l’ensemble la fonction publique, et de -43,1 % dans la territoriale.
Par ailleurs, du fait de la poursuite de l’augmentation du taux de cotisation retraite des fonctionnaires – décidée dans le cadre de la réforme de 2010 – la rémunération nette ne suit pas cette même progression.
Impact de l’inflation
Le constat est plus sombre encore lorsque l’on tient compte de l’inflation, qui a grimpé à 1,9% en 2018, alors qu’elle plafonnait à 1% en 2017.
Résultat : en euros constants, le salaire net moyen baisse de 1% en moyenne dans les trois versants de la fonction publique (- 0,9 % dans la territoriale).
Enfin, l’étude de la DGAFP calcule la rémunération moyenne des personnes en place. Cette dernière mesure l’évolution de la rémunération des agents présents deux années consécutives, soit environ deux tiers des effectifs.
Cet indicateur permet d’observer les évolutions de salaires au niveau individuel, dont les effets de carrière liés à l’ancienneté.
Là encore, peu de raison de se réjouir : la rémunération nette moyenne des personnes en place a diminué de 0,1% sur l’ensemble de la fonction publique et plus particulièrement dans la territoriale (- 0,4%).
A contrario, l’année précédente, elle augmentait dans sur les trois versants de la fonction publique (2% en moyenne).