Inelfe, filiale commune de l’opérateur électrique RTE et de son homologue espagnole REE, va pouvoir engager les travaux de construction d’une ligne électrique à 320 000 volts de 65 km entre Perpignan et Figueres.
Un arrêté ministériel du 22 avril, publié au Journal officiel le 4 mai, a déclaré l’opération d’utilité publique dans sa partie française (33 km).
Le projet avait obtenu fin 2010 les autorisations administratives nécessaires côté espagnol.
Doubler la capacité d’échanges- Cette réalisation doit permettre de doubler la capacité d’échanges électriques entre la France et l’Espagne.
Celle-ci passera de 1 400 à 2 800 MW, soit un taux d’interconnexion de 7 %, l’objectif fixé par le Conseil européen de l’énergie étant de porter ce taux à 10 %. La nouvelle ligne, entièrement enterrée, franchira les Pyrénées par un tunnel de 8 km parallèle à celui de la ligne ferroviaire à grande vitesse Perpignan-Figueres. Sa mise en service est prévue mi-2014.
Le projet de renforcement de l’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne a été approuvé par les deux gouvernements en 2001. Il prévoyait alors la création d’une liaison aérienne entre Perpignan et la frontière franco-espagnole. La très forte opposition exprimée par les associations environnementales et les collectivités locales des Pyrénées-Orientales avait conduit RTE à retirer son projet, à l’issue d’un débat public organisé au printemps 2003.
Projet aérien à 90 millions d’euros, sous-terrain à 700 000– En juin 2008, à l’issue d’une mission arbitrale menée par le coordonateur européen Mario Monti, les deux gouvernements ont approuvé le principe de la réalisation d’une ligne totalement souterraine entre le poste de électrique de Baixas (près de Perpignan) et celui de Santa Llogaia (près de Figueres). L’accord prévoyait que la liaison serait réalisée en courant continu et avec un tracé terrestre le plus proche possible des infrastructures existantes (autoroute A9 et LGV).
Le nouveau projet prévoit donc la construction de deux stations de conversion du courant alternatif en courant continu. La réalisation de ces deux équipements représente environ 50 % du coût de l’investissement, estimé à 700 millions d’euros. « Le coût du projet aérien, rappelle Yves Decœur, directeur général d’Inelfe, était chiffré à 90 millions d’euros. »
L’investissement, financé à parts égales par les deux opérateurs électriques, RTE et REE, bénéficiera d’un concours 225 millions d’euros accordé par la Commission européenne. Le maître d’ouvrage a également obtenu la promesse d’un prêt de 350 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement.