S’ils restent satisfaits de travailler dans la fonction publique territoriale (à 76 %, contre 81 % pour l’ensemble des répondants), les agents des régions manifestent une certaine défiance vis-à-vis de leur collectivité. Ils sont 5 %, soit 3 fois moins nombreux, à se déclarer très satisfaits de travailler dans leur administration. Même le plaisir d’exercer une mission de service public, qui mobilise massivement les autres agents, ne fédère « que » 70 % d’entre eux, soit 12 points moins que l’échantillon général.
« Les conseils régionaux se sont éloignés du terrain, et les agents de catégorie C qui travaillent au plus proche des usagers sont peu nombreux dans les conseils régionaux », analyse Jean-François Lemmet, consultant et formateur en management auprès des collectivités territoriales. Plus préoccupant : alors que 50% des agents territoriaux constatent que leur bien-être s’est dégradé, le chiffre s’élève à 67 % dans les conseils régionaux.
Insatisfaction générale, ou presque
Ces agents se montrent relativement désabusés. Ils sont 10 à 20 % à ne pas émettre d’avis sur leur capacité à remplir des missions de service public. Et parmi ceux qui s’expriment, un quart ont le sentiment de ne pas rendre un service de qualité aux usagers et 32 % estiment ne pas participer à la bonne gestion de l’argent public. Seuls 70 % d’entre eux sont fiers d’exercer leur métier, contre 84% au global.
L’insatisfaction concerne également très directement les conditions de travail. 40% seulement des agents des Régions se félicitent d’acquérir de nouvelles compétences contre 59%, 63% apprécient leur degré d’autonomie (contre 75%).
Par ailleurs, 72% d’entre eux déplorent un manque de reconnaissance (contre 59%) et 52% se plaignent des relations avec leur hiérarchie (contre 43%). D’ailleurs, ces agents rejettent majoritairement la politique de ressources humaines de leur collectivité (50% contre 34 % pour l’échantillon général). En revanche, comme dans le reste de l’échantillon, le soutien des collègues reste un véritable soutien dans l’exercice de leurs missions.
Pressions hiérarchiques
Plutôt préservés – sans doute en raison de l’éloignement – de la pression des élus (35 % contre 50 % pour l’échantillon général), 79% d’entre eux déclarent en revanche subir une pression excessive de la hiérarchie (12 points de plus que l’échantillon global).
Leur niveau de stress est quant à lui comparable à celui de leurs collègues, et ils sont même légèrement plus nombreux (57 % contre 53%) à estimer bien le gérer. Pour autant, les employés des conseils régionaux sont plus nombreux à observer un impact négatif du travail sur leur sommeil (62 %), leur activité physique (32 %) et leur santé de manière générale (55 %).
D’après le baromètre, les conseils régionaux ne semblent ne pas s’être emparés de ce sujet. 49 % des agents déplorent qu’aucune action de prévention ou de bien-être au travail ne soit proposée dans leur collectivité. Un chiffre comparable au reste de l’échantillon.
Et ils sont seulement 36 % avoir suivi dans l’année écoulée l’une de ses actions (contre 53 %). D’ailleurs, plus de la moitié d’entre eux (contre 39 %) appellent leur employeur à s’engager à promouvoir la qualité de vie au travail.
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Baromètre bien-être au travail 2019 : les agents toujours sous pression, mais y'a du mieux
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