Le département des Ardennes est le second, après celui de la Nièvre, à bénéficier d’un engagement contractuel de la part de l’Etat et des acteurs locaux en vue de son développement. L’état d’urgence a été décrété dans la partie la plus septentrionale de la Région Grand Est : celle-ci a perdu 3,6 % de sa population ces dix dernières années, et son tissu productif, encore dense, semble grignoté inexorablement par la désindustrialisation.
L’accent sur la santé
Le pacte signé le 15 mars ambitionne d’inverser la tendance à travers un patchwork de mesures qui balaie de nombreux domaines, de l’enseignement supérieur au patrimoine, en passant par les transports, l’emploi, l’agriculture ou encore la santé. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, est l’une des cosignataires de ce document aux côtés de son collègue chargé des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu. Agnès Buzyn a par exemple annoncé que les hôpitaux accueilleront prochainement quarante internes belges pendant quatre ans, dans l’espoir de les voir repeupler à l’issue de leurs études le désert médical ardennais. « C’est quelque chose de nouveau, qui n’existe pas dans les autres départements frontaliers », souligne la ministre.
Département pilote
Ce goût de l’expérimentation sous-tend d’ailleurs une partie du Pacte Ardennes. « Nous voulons que les Ardennes soient toujours retenues parmi les départements pilotes des grandes innovations portées par le gouvernement, comme le service national universel ou le pass Culture », indique Sébastien Lecornu. L’Etat abonde d’ailleurs ce plan à hauteur de 20 millions d’euros. L’autre innovation du Pacte Ardennes tient à la méthode qui a présidé à son élaboration : une vaste concertation, réunissant plus de 700 participants d’horizons divers, qui a débouché sur 108 propositions d’actions. Le Pacte Ardennes est au demeurant évolutif, puisque son contenu va continuer à s’étoffer sous l’égide d’un comité directeur, avec une clause de revoyure en 2021. Cette approche préfigure ce que devrait être l’action de la future Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).
200 M€ de retombées ?
Parmi les projets figurant au catalogue, on peut citer la création d’une école d’ingénieurs à Charleville-Mézières, la poursuite de la restauration du château fort de Sedan, des investissements en matière de fabrication additive (impression 3D) et de méthanisation, la création d’emplois francs et l’accompagnement vers l’emploi des bénéficiaires du RSA, une aide accrue en faveur de la rénovation des logements et un appui renforcé de Business France pour attirer les investisseurs étrangers, le développement du fret ferroviaire et du port fluvial de Givet.
Le député Jean-Luc Warsmann (LR), qui a largement contribué à la mise en œuvre de ce pacte, estime ses retombées « à plus de 200 millions d’euros ».
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